Le supplice asiatique de la sortie annuelle

Depuis le début de la semaine dernière, nous avions remarqué un refroidissement au laboratoire vis-à-vis de nos relations avec certains de nos collègues. N'ayant pas récemment publié d'article trop trollesque et n'ayant  pas reçu de visites depuis googletrad sur le blog depuis deux mois, nous nous sommes demandés ce que nous avions encore bien pu faire pour nous attirer les foudres de certains membres du laboratoire. Nous avons d'abord pensé que c’était notre relative indifférence à l'ambiance de travail frénétique autours de nous qui avait fini par être remarquée (en même temps, on ne nous demande rien), mais en fait non.

Lorsque ce matin notre collègue cambodgien Visal est venu nous dire qu'il devait nous parler, nous avons eu la confirmation qu'un Fail se profilait. Il y a deux signes annonciateurs de Fail :
- Un vénérable ancien du laboratoire qui débarque en trombe et nous dit : "Frédéric, Jérémie ! Professor !"
- Quelqu'un qui doit nous parler.
En effet, il est de coutume ici que les vénérables anciens du laboratoire envoient un autre étranger pour nous parler quand quelque chose ne va pas. Et en général, c'est Visal avec qui nous sommes en bon termes qui s'y colle.
Et effectivement, il avait quelque chose d'emmerdant à nous annoncer : Dimanche et Lundi (nous sommes Jeudi) aura lieu la sortie annuelle du laboratoire pour visiter une région sympa à l'Est de la Corée le samedi et aller dans un parc aquatique le dimanche. Fait exceptionnel, professeur a même donne son feu vert pour libérer le Lundi, c'est dire l'importance de l’évènement ! Une sortie organisée et partiellement payée par les vénérables anciens du laboratoire et qui ne nous aurait coûté que 100 euros. Par conséquent, tout le monde sauf nous avait été invité depuis la semaine dernière et a maladroitement précisé Visal, "seulement 12 personnes ont accepté pour le moment". Nous sommes 15 dans le labo, dont un absent.

Outre le prix de la sortie et le fait d'avoir été prévenu plus ou moins délibérément au dernier moment, nous nous sommes donc retrouvé face a un de ces choix de type supplice asiatique ou les deux solutions possibles sont aussi mauvaises l'une que l'autre :
- Accepter de venir pour la forme, alors que tout laisse quand présager que nous ne sommes pas vraiment les bienvenus et qu'on nous a invité pour la forme. Et dépenser 100 euros pour un weekend qui ne sera pas forcément folichon, et pourrait-être très long et très silencieux. 
- Refuser provoquant ainsi un potentiel incident diplomatique (on ne refuse pas une invitation de ses bien-aimés et respectables grands frères et grandes soeurs, même si c'est juste pour la forme, et même quand ils passent par un intermédiaire peu important pour t'inviter) et se fermant l’hypothétique possibilité d'utiliser ce weekend afin d’améliorer nos relations avec nos collègues.

Un supplice asiatique donc !
Après avoir longuement pesé le pour et le contre et avoir considéré que nous avions déjà des trucs planifiés Dimanche, nous avons fini par opter pour un refus sans s’étendre dans les explications. Peut-être subirons-nous mardi les conséquences de ce choix funeste qui ne va pas aider à notre intégration. Affaire à suivre.