Cependant, tout n'a pas pu suivre un tel rythme de modernisation et quand on vit dans le pays au quotidien, on voit quand même que c'était encore le tiers monde il n'y a pas si longtemps. Dès qu'on s'éloigne un peu des quartiers très fréquentés de Séoul, il y a une chose que tout le monde remarquera en Corée : Les ordures dans les rues !
De nuit, sous la pluie, devant l'appartement |
Mêmes les coréens s'en rendent compte et ça fait partie des sujets dont on a un peu honte de parler, il y a un problème avec les gestions des déchets en Corée. Et par problème, on ne parle pas seulement de la gestion calamiteuse des ordures, mais aussi de l'économie parallèle générée et qui permet de faire vivre un certain nombre d'oubliés de la modernisation.
Oubliez la poubelle jaune, la poubelle verte et la poubelle à compost, ici en Corée rien de tout ça n'existe encore et même trouver des sacs poubelle relève du miracle. Ce sont les sacs de courses en plastique ou en carton qui servent ici le plus souvent de sac poubelle et il est possible de demander dans certains magasins de très grand sac plastiques qui vont servir à contenir plusieurs autres sacs lorsque les ordures seront placées dans la rue.
Des sacs dans un sac devant chez nous. Vous avez de la chance les ordures ont été ramassées hier |
Les poubelles sur le parking de Lotte Market |
D'autres poubelles camouflées derrière un pilier devant l'immeuble à côté de chez nous. |
Je vous laisse imaginer ce que ça peut donner quand les ordures n'ont pas été ramassées depuis quelques jours et qu'il pleut, les poubelles suintent alors dans la rue, ou lorsqu'il fait très chaud et que les effluves viennent chatouiller vos narines.
Des containers pourraient facilement réduire ces deux problèmes, mais il se trouve qu'il n'y en a qu'un dans notre rue. Il est dans la résidence d'en face, farouchement protégé par un cerbère dans son mirador qui veille à ce qu'aucune personne extérieure à la résidence n'utilise ledit container. Il en résulte donc que faute de container, les sacs d'ordure s'entassent dans les rues, plus ou moins cachés selon les possibilités offertes par le décor urbain. Le pilier cache-misère de la dernière photo est un exemple typique. Dans la rue principale ce sont bien souvent les réverbères qui tiennent ce rôle sans réussir à cacher grand chose.
Bon, mais qu'en est-il de la gestion en elle-même dans tout ça ? Le ramassage des ordures, tout ça ... Ici en Corée, c'est très organisé et le travail et réparti de façon équitable entre divers acteurs du milieu urbain : les insectes, rats, chats et autres animaux du quartiers, les vieux à chariot, les camions d'entreprises qui recyclent de l'électronique et font chier à 7h du matin et les actuels vrais éboueurs dont c'est normalement le travail.
Le cycle de la poubelle dans la rue est comme suit :
- Tout ce qui est organique est dévoré dans la nuit par les bêtes, tout ce dont ils n'ont pas voulu étant saccagé le lendemain matin autours de la défunte poubelle.
- Les vieux à chariot spécialisés dans le carton récupèrent le carton, ceux spécialisés dans l'alu récupèrent les canettes et ceux spécialisés dans le plastique les bouteilles.
- Les camions parlant, comme ceux présentés dans un précédent épisode des chroniques, ramassent les encombrants : vieilles télé, canapés, vieux frigo, etc
- Un bataillon de "vrais" éboueurs qui passe ramasser tout ce qui reste et balaye activement la rue (ou la plage selon le lieu), afin que l'endroit soit vaguement présentable jusqu'au prochain ramassage officiel des ordures.
Un chariot d'éboueur |
Si vous venez un jour visiter la Corée, vous ne pouvez pas les louper. Ce sont ces petits vieux auxquels on ne donne plus d'âge et qui passent leur journées à tirer des charrettes remplies de cartons, de canettes ou de plastiques, selon leur "spécialisation".
Quelques chariots stationnés devant la déchetterie en face du Lotte Market |
Voilà pour le point culture sur les poubelles en Corée. Cet article devait au départ faire partie de l'épisode 3 des chroniques de la Corée, mais un Fail majeur ce soir nous a fait revoir notre planning des articles.
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