Course de chevaux à 서울경마공원

Un article un peu en retard sur ma sortie de samedi dernier lorsque je suis allé à 서울경마공원 (Seoul Racecource Park) qui est un lieu de courses hippiques avec 상선 (mon amie d'Ansan).

En sachant qu'il y avait le séminaire le matin, nous avions prévu de nous retrouver à la station de métro Seoul racecourse park à 15h30. Premier constat en arrivant, il y a beaucoup de monde! Des familles, quelques étrangers curieux comme moi d'assister à ces courses très populaires, mais surtout beaucoup de coréens assez âgés. On remarque tout de suite que ce sont eux qui hurlent le plus pendant les courses, ou qui ragent le plus aussi lorsqu'ils perdent.

En sachant que les course commencent le matin, nous arrivons lors de la course numéro 8 et avons donc un peu de temps pour tenter de comprendre le fonctionnement afin de commencer à parier sur la course numéro 9. On retire donc des coupons qui sont en libre accès partout dans le stadium (à l'accueil, sur les bureaux où on peut lire également des journaux contenant des infos sur les courses du jour, et même en plein milieu des bancs dans une sorte de renfoncement caché). Après avoir pris quelques coupons et regardé ce qui est écris (enfin moi pas vraiment vu que tout est en coréen), nous constatons que nous ne savons même pas exactement comment les remplir... L'aide du vieux coréen amateur de courses de chevaux est donc requise et nous demandons au premier que nous croisons (encore une fois, c'est pas vraiment moi qui demande mais 상선!). Il explique gentiment - rapidement aussi quand même, faut pas qu'il rate la course! - et voilà donc comment ça marche : il faut juste cocher le bon stadium (sachant que les coupons sont les mêmes dans d'autres champs de course), le numéro de la course, et ensuite la façon dont on fait le pari. Il y a la possibilité de voter sur le fait qu'un tel cheval arrive premier, ou alors sur le fait qu'un cheval soit dans les 3 premiers, ou d'autres combinaisons plus compliquées que nous n'avons même pas pris la peine d'essayer de comprendre (par exemple parier sur différentes combinaisons possibles il me semble).

Nous choisissons d'opter pour la deuxième option (le cheval doit arriver dans les 3 premiers) qui rapporte moins mais offre un peu plus de sécurité.

Pour la première course, je mise 5000wons (un peu moins de 3euros) et 상선 3000wons (2euros) et nous allons déposer notre coupon pour obtenir un ticket résumant ce qui a été coché. Après s'être installés à l'extérieur, la course commence! L'ambiance est assez impressionnante, particulièrement lorsque la fin de la course approche, de nombreuses personnes se lèvent et une grosse clameur monte des tribunes ou du parterre aux alentours du champs de course.

Malheureusement, nous perdons tous les deux pour cette première tentative!

Pour la 2ème course, je décide de parier sur le même numéro encore une fois (le cheval numéro 7), en pariant 4000wons cette fois tandis que 상선 continue à 3000 wons. Durant cette course, le 7 reste en tête pendant quelque temps avant de craquer sur la fin et de se faire dépasser. Cependant, le cheval arrivant en 3ème position n'apparaît pas tout de suite sur l'écran, car le résultat doit être déterminé à la photo finish! Après de longues minutes d'attente, le 7 est affiché comme 4ème!! Je pense avoir perdu, mais il est dit en coréen que même sur la photo finish, les deux chevaux sont à égalité et que les gens ayant parié 7 peuvent donc également récupérer les gains. Une situation assez rare je pense! Résultat : je récupère 5200 wons, soit un gain de 1200 wons. Pas vraiment énorme mais je suis au moins content d'avoir gagné une fois!

Je décide donc de changer de numéro de cheval pour la 3ème course et mise sur le numéro 9 en gardant la même mise de 4000 wons. Mais 상선 après deux échecs diminue la mise et passe à 2000 wons. Cette fois le cheval sur lequel elle a misé remporte la course, tandis que le numéro 7 arrive 2ème... Je rage un peu d'avoir changé de numéro mais au moins 상선 est contente d'avoir gagné alors qu'elle commençait à se plaindre de ne pas avoir de chance. Elle gagne 3000 wons soit un gain de 1000 wons.

Enfin, sur la 4ème et dernière course, je mise 3000 wons (à nouveau sur le numéro 7 cette fois!) et 상선 2000 wons mais nous perdons tous les deux...

Après ces 4 courses, il est 18h10 et la journée se termine au champs de courses. Notre bilan de la journée : une perte de 10800  wons pour moi (un peu plus de 7euros), et de 8000 pour elle (un peu plus de 5euros), ce qui reste raisonnable. Au bout de 5minutes, tout le stade est presque vide, excepté les nombreux journaux ou coupons par terre.

Une marée de gens se dirigent vers la sortie et tout est très embouteillé. En sortant on croise de nombreuses personnes visiblement énervés, surtout des vieux coréens. Certains crient leur rage, d'autres jettent leurs stylos par terre, j'en vois même un qui pleure. Les paris ne réussissent pas à tout le monde visiblement!

상선 et moi repartons donc du stadium pour aller diner sur Séoul, où mes pertes s'alourdiront encore plus en sachant que j'avais fait le pari stupide de payer le diner si je gagnais une course...

Et après le diner, direction Baskin and Robbins qui est une chaîne de vente de glaces, histoire de se remonter le moral après cette perte d'argent (oui oui, on peut se remonter le moral en dépensant encore plus tout en prenant du poids)

Au moins lors de cette sortie, j'aurai pu assister à une expérience un peu différente des autres fois et profiter pour la première fois de cette ambiance particulière des courses hippiques (sachant que j'avais jamais fais ce genre de chose en France).

Les Ajummas Coréennes

Tout blog sur la Corée qui se respecte se doit d'avoir au moins un article sur les ajummas Coréenne.
A l'origine, le mot Coréen Ajumma signifie en gros "femme mariée", rien de péjoratif donc, mais la signification actuelle du terme a un peu bougé. En effet, ça serait l'insulte suprême d'appeler "Ajumma" une femme de moins de 40 ans, même si elle est mariée.
Pour simplifier, on pourrait dire qu'une Ajumma est une femme Coréenne qui a dépassé la quarantaine, mais ça serait réducteur. L'Ajumma c'est plus que ça, c'est un style, des comportements, un mode de vie, une culture ! Notons qu'avec la nouvelle génération qui arrive, les Ajummas sont peut-être en voie de disparition, et c'est donc pour ça qu'il faut parler d'elles et militer pour la sauvegarde des Ajummas.

Mais commençons par le commencement : Comment reconnait-on une Ajumma ?
Ce n'est pas très compliqué, en général les jeunes femmes Coréennes sont belles, fines, élégantes, maquillage discret, long cheveux soyeux, et surtout elles sont bénies par cette jeunesse éternelle typiquement Asiatique qui fait qu'elle font très jeune pendant très longtemps.
Seulement voilà, en général quelques années après la naissance des enfants, un processus invisible et mystérieux s'opère et transforme notre jolie Coréenne en une surpuissante Ajumma : c'est l'Ajumma-isation.
Le changement est radical. Il est physique, vestimentaire et comportemental.

Physiquement, fini les cheveux long, on coupe court, on permanente et éventuellement, on fait une couleur. Les cheveux sont un signe qui ne trompent pas pour repérer une Ajumma. C'est généralement sous la pression de ses amies déjà devenues Ajummas qu'une Coréenne optera à son tour pour la métamorphose.

Le style vestimentaire est unique : Il y a tout d'abord la casquette de l'Ajumma. Un accessoire indispensable et tendance qui sert à protéger l'ajumma des rayons du soleil, et qui peut éventuellement servir à décapiter quelqu'un ou à lui crever les yeux s'il était trop près de l'ajumma lorsqu'elle s'est retournée.

L'engin une fois équipé

Un peu comme pour les parapluies, pour les casquettes d'Ajumma, on trouve toutes les couleurs et toutes les matières et les surprises ne sont pas toujours bonnes. Précisons que cet accessoire doit être porté en permanence, été comme hiver, à l'intérieur comme à l'extérieur. La casquette interstellaire des ajummas les protège aussi de la lumière des néons dans le métro.

Autre accessoire très important dans la garde robe d'une ajumma, le manteau d'alpinisme ! Qu'il soit rose fluo, vert pomme, noir, ou orange flashy, cet accessoire est absolument indispensable et là encore, on peut le porter quelque soit la météo. Précisons tout de même que la Corée est un pays assez montagneux et que la marche et l'alpinisme y sont populaires, y compris pour les ajummas qui en plus de faire de l'aérobic en groupe dans les parcs de Séoul, s'adonnent aussi à la marche à pied.
C'est toujours impressionnant de le métro de Séoul le week-end quand on tombe nez à nez avec une armada d'ajummas habillées comme des guides de montagnes professionnelles avec les bâtons, les crampons, la gourde, et le sac à dos.

Dans le métro elles sont d'ailleurs la terreur des passagers, elles se ruent dans les wagons en piétinant poussant toute personne qui aura le malheur de se trouver entre elles et le siège qui leur est du de part leur grand âge (au moins 40 ans, pfiou). Un ajumma détruira sans ménagement tout obstacle entre elle et son objectif. Elle parfois même jeter son sac à dos sur le fauteuil pour faire comprendre que cette place est pour elle, et il serait extrêmement risqué de ne pas se lever alors qu'une ajumma te fonce dessus, avec un air mauvais, parce qu'elle en a après ton siège. Si vous cédez votre siège à une Ajumma, de gré ou de force, ne vous attendez pas à un remerciement, ça lui est du !
La seule tactique pour pouvoir s'asseoir dans le métro étant de monter en début de ligne, de mettre ses écouteurs et de faire semblant de dormir. C'est fourbe, mais après quelques semaines à observer et apprendre des Coréens, j'ai compris que c'était la seule parade.

Mais le métro n'est pas le seul endroit où la rencontre avec une Ajumma peut-être dangereuse. Un escalator par exemple peut se transformer en piège mortel si un groupe d'ajummas pressées arrive et commence à dévaler le truc à tout vitesse en poussant tout le monde sans ménagement.

Autre piège mortel, l'ajumma qui jette son dévolu sur vous, pauvre étranger, pour une raison quelconque et mystérieuse, par exemple elle est perdue dans le métro. Et vous DEVEZ l'aider, car vous êtes plus jeune qu'elle ! Si par malheur aucun Coréen au alentours ne vole à votre secours, vous êtes très mal, car Ajumma ne parle que Coréen très très vite, et vous êtes incapable de l'aider. Elle risque donc de vous crier dessus en Coréen, voir de vous poursuivre en essayant de vous tuer avec ses bâtons de ski.
Autre cas d'école, une ajumma pressée dans la rue qui va se jeter pour traverser la rue, malgré le feu rouge piéton ! Et bien elle, elle peut le faire, même que les bus et les taxis ne vont pas l'écraser. Par contre, vous qui n'êtes pas une ajumma, je vous déconseille d'essayer, c'est la mort assurée. Mais l'ajumma a une telle aura, qu'elle ne connait aucune limite et n'a besoin de respecter aucune règle !
Dernier cas de figure, vous êtes avec une Coréenne dans un lieu public quelconque et une Ajumma approchant le stade du dragon millénaire vous regarde d'un sale oeil depuis au moins 10 minutes. Surtout ne la regardez pas dans les yeux, ça pourrait provoquer une attaque du fauve sur vous ou sur votre accompagnatrice.
Cependant rassurez-vous, ça n'a rien de personnel, Ajumma peut aussi attaquer des Coréens. Une amie de Frédéric lui a raconté comment un groupe d'ajummas l'avait attaquée pour une raison inconnue.

On pourrait se demander pourquoi ce comportement. Et bien ce n'est pas si compliqué. Nos vénérables ajummas font partie d'une génération qui en a pas mal bavé pour pouvoir faire sortir la Corée de la mouise après la guerre. Étant jeune Ajumma a travaillé à l'école au moins aussi dur que ses collègues hommes, puis elle a fait 3 ou 4 ans de vie professionnelle avant de s'arrêter pour s'occuper des enfants, de la maison, de ses parents (voir aussi de ceux de son mari), le tout en continuant de reconstruire la Corée. Bref, elle en a chié ! Et donc, arrivée à la quarantaine ou à la cinquantaine, une fois que les enfants sont en bonne voie pour réussir leur vie, que les années de travail à la Coréenne ont épuisé monsieur et qu'elle a plus ou moins réussi à enterrer parents et beaux-parents, la métamorphose en ajumma s'opère et elle peut enfin prendre sa revanche sur le monde ! En Corée, on parle parfois du "troisième sexe", lorsqu'on évoque les ajummas, c'est dire l'importance du phénomène.
Ca parait caricatural, mais pour l'actuelle génération d'ajummas, c'est encore très vrai. Maintenant les choses bougent très vite et c'est pour ça que j'ai dit en introduction qu'il n'était pas certain que le phénomène des ajummas survive à la nouvelle génération.

Mais tout n'est pas noir avec les ajummas ! Par exemple, les ajummas qui tiennent un restaurant ou un hasuk-jib (sorte de mixte entre pension et chambre d'hôte) sont souvent très attentionnées, et surtout des cuisinières hors pairs ! N'étant pas en hasuk-jib, et notre proprio étant un monsieur, ni Fred, ni moi n'avons eu l'occasion d'expérimenter l'ajumma "seconde mère" qui vous chouchoute et tout. Mais il y a pas mal de témoignages sur d'autres blogs.

PS : les vidéos et photos ne sont pas de nous. On ose pas trop les prendre en photo en vrai pour ne pas provoquer une attaque d'ajumma.

Fail à Sindorim

Avec la fin de la période d'examen, nous avons repris nos habituels déplacement sur Séoul pour rencontrer des Coréennes et découvrir un peu plus la culture de ce beau pays.
Cet après-midi, programme séparé pour Frédéric et moi, nous sommes chacun partis rencontrer une nouvelle Coréenne différente, à des endroits différents. Je vais donc vous raconter comment ça c'est passé pour moi.

Au programme, une rencontre avec Iseul, étudiante en politique à Ewha Womans University (oui, il y a vraiment un "s" à woman dans la traduction officielle du nom). Ewha est une université qui comme son nom l'indique est exclusivement féminine, à l'exception près de quelques étudiants étrangers en échange là-bas. Les chanceux !
Ewha fait partie des top universités du pays, et est justement particulièrement bien classée en politique.
Frédéric et une de ses amies Coréenne m'avaient averti que les étudiantes d'Ewha pouvaient parfois prendre les mecs un peu de haut, peut-être aurais-je du tenir compte de cet avis !

Bref, le point de rendez-vous fixé était la gare de Sindorim, mais au moment où je suis arrivé sur place Kakaotalk le système de messagerie/SMS par internet Coréen est tombé en panne ! C'était d'autant plus stupide que nous n'avions pas convenu d'un numéro de sortie pour se retrouver. Pour vous donner une idée, Sindorim ça fait à peu prêt la taille de la gare Montparnasse, donc pour trouver quelqu'un c'est l'échec.
J'ai donc passé un quart d'heure à fouiller avec mon téléphone dans mes emails et mes messages sur Interpals pour voir si je ne trouvais pas son numéro de téléphone (qui normalement est stocké sur Kakaotalk, mais celui-ci étant en panne ...).
Après un bon quart d'heure de recherches frénétiques, j'ai fini par trouver et à pouvoir l'appeler ! Nous nous sommes donc retrouvés à la sortie 1 de la gare dans un quartier avec des grands buildings partout, façon La Défense. Bonne surprise, elle est jolie, parle bien anglais et a l'air contente de me rencontrer.
Par contre, elle n'a pas eu le temps de déjeuner, car en Corée tout le monde travaille beaucoup, même le Samedi. Et donc nous avons donc filé à 15h30 dans un restaurant de son choix.
Ayant mangé juste avant avec le professeur et les membres de laboratoire, je n'avais pas très faim, mais pas grave c'était une espèce de resto en libre service donc j'ai pu me ravitailler en trucs légers, crudités, fruits, et un gâteau au chocolat qui me faisait de l'oeil.
On a discuté un peu pendant le repas, après les classiques présentation, la famille, les études, pourquoi la Corée, nous avons parlé un peu politique et systèmes Français et Coréen. Oui avec quelqu'un qui étudie les rouages de la démocratie, on peut avoir des conversations intéressantes et qui sortent un peu des sentiers battus, même à la première rencontre. Elle joue même à Starcraft II, Terran, mais personne n'est parfait.

Malheureusement, le Fail a commencé à se profiler lorsqu'est arrivée la facture du repas.  Contrairement à la plupart des Coréenne qu'on rencontre pour la première fois, elle n'a pas du tout foncé à la caisse avec la carte bleue, ni posé sa part du repas en billets. Voyant qu'elle ne faisait rien, et n'étant pas désintéressé, j'ouvre donc la facture : Fuuu ! 25.000KRW pour 3 merdouilles ! Je sors quand même les billets, après tout payer la première fois ça aura au moins le bénéfice de rendre mes intentions claires.
Et là, elle fonce à la caisse et me fait ce Trololo épique : Elle paye avec mes sous, se fait rembourser les taxes avec ses cartes bancaires et garde tout pour elle, monnaie comprise.

J'ai hésité un moment à la planter là quand elle s'est éclipsée aux toilettes, ayant clairement l'impression de m'être fait pigeonner. Mais l'espoir fait vivre : peut-être payera-t-elle au prochain coup (au moins sa part) si on se voit à nouveau, ou peut-être y a-t-il moyen de conclure à la prochaine facture. On peut toujours espérer.

La vue depuis les quais à la gare de Sindorim

Ca se réchauffe !

Un petit message pour vous donner des nouvelles. Si nous n'avons pas posté grand chose récemment, c'est surtout à cause de la période d'examens qui, bien qu'elle ne nous ait pas vraiment submergé de travail,fait que nous n'avons pas vu grand monde ou fait grand chose le week-end dernier et cette semaine.

Mais il y a quand même du nouveau ici !
Tout d'abord, le printemps est plus qu'arrivé, le thermomètre monte et je dirai même que ça monte vite et qu'on risque bientôt d'avoir vraiment chaud. En attendant les pelouses sont vertes, les arbres en fleurs (enfin, il en reste quelques unes malgré les pluies du week-end dernier), l'université est belle.
Avec ce beau temps, il est malheureux que nous soyons coincés toute la journée au laboratoire, mais c'est comme ça ...

Et le laboratoire, parlons-en ! Là aussi il y a du nouveau et ça se réchauffe un peu avec nos collègues. En effet hier, dans une sorte de remake de stupeur et tremblements, nous avons fait ce que nous aurions du faire il y a quelques semaines, à savoir nettoyer proprement le bordel causé par notre blog anglais et présenter des excuses plus officielles au laboratoire, et non pas individuellement aux personnes concernées comme il nous avait semblé pertinent de le faire. Les excuses individuelles sont une erreur funeste dans une société où tout est rapporté à un collectif : le laboratoire, l'université, la Corée. Tout est famille. Et il est donc nécessaire de s'excuser auprès de l'ensemble de la famille, y compris les gens qui n'étaient pas au courant de l'histoire et ceux a qui tu n'as jamais parlé. Il fallait le faire, donc c'est fait.
Il faudra sûrement du temps, mais on peut déjà noter quelques améliorations.

Fonte des glaces toujours, après un long hiver sans nouvelles, il semble que nous ayons enfin réussi à prendre contact avec "n+i" et qu'un rythme de croisière veuille s'installer pour les échanges de mail. Reste à savoir comment les démarches administratives à distance vont se passer, vu que tout aurait du se faire en Novembre dernier alors que nous étions encore en France.

Réchauffement toujours, enfin façon de parler ... Ça s'agite de nouveau en Corée du Nord, où suite au fiasco de sa fusée, il semble que le pouvoir en place à Pyongyang ait trouvé judicieux de se rattraper en planifiant un essai nucléaire à l'Uranium enrichi. On ne sait pas trop quand ça va arriver, possiblement Mercredi prochain d'après les sources Chinoises.
Je passe sur les menaces de détruire Séoul, le gouvernement Sud-Coréen et les médias Coréens qui se sont moqués ou ont critiqué la fusée. Ça peut paraitre bizarre d'un point de vue extérieur, mais c'est malheureusement assez courant, ça fait partie intégrante de la "diplomatie" du charmant voisin Nord-Coréen.

Un article sans photo c'est triste, je termine donc avec une photo d'INHA et de la verdure dans le parc devant le bâtiment principal.

Le restaurant français à 신촌

Après de très nombreux articles signés Jérémie parce que j'avais la flemme, je signe juste un court article pour parler de ma sortie d'il y a une semaine. Alors que tous les élèves coréens travaillent pour leurs examens en ce moment, j'avais tout de même réussi à voir une amie coréenne, appelée 혜지, à 신촌, près de son université qui est Sogang University. J'avais donc rendez-vous à 17h30, après qu'elle ait fini de travailler toute la journée à la librairie... Et nous avons décidé d'aller diner dans un restaurant français, donc ça mérite un article! Ce restaurant est situé dans le quartier de 신촌 (Sinchon), qui est un quartier où l'on trouve beaucoup de jeunes. Dans cette zone sont en effet situées les universités réputées de Yonsei, de Ewha (qui est une université féminine exclusivement), de Sogang et également de Hongik. Il y a donc beaucoup de bars et restaurants, et parmi ceux-là, le restaurant français appelé "La Celtique".

Une fois rentré dans le restaurant, la première chose que je remarque est que le personnel parle français (même une employée coréenne), et que les menus sont aussi traduits en français. Cela rappelle donc l'ambiance des restaurants français à mon plus grand plaisir, même si la clientèle est très majoritairement coréenne ici!

L'intérieur du restaurant

Je passe donc la commande en français, en conseillant mon amie coréenne (pas facile quand on ne connaît pas vraiment les crêperies de faire son choix!). Pour moi, je prends la crêpe tartiflette et mon amie prend une Fondue aux poireaux (poulet-poireaux-crême fraîche).

Crêpe de 혜지

Ma crêpe!

La mienne paye pas de mine, mais elle était vraiment bonne quand même! Comme il se doit, j'ai également commandé du cidre pour accompagner les crêpes.

Après avoir savouré ces crêpes (surtout moi, ça m'avait manqué!), nous sommes passé au dessert. Il faut savoir que les coréens ne commandent jamais de dessert dans les restaurants quasiment, donc mon amie était étonnée qu'on France on fasse très souvent ça. Mais aller dans une crêperie pour ne pas prendre de dessert, ce serait un peu un crime, non ? Je choisis donc une simple "Nutella-banane" tandis que 혜지 prend une créole qui contient glace à la vanille, banane, amande et crême chantilly. Avec en prime le petit drapeau français!

La créole

La nutella-banane

Pas grand chose de plus à ajouter sinon que je recommande ce restaurant à ceux qui veulent se rappeler le goût des crêperies françaises sur Séoul! Au niveau du prix, pour deux personnes cela est revenu à 43000wons, soit un peu moins de 30€. Pas donné par rapport aux restaurants coréens sûrement, mais c'est dans la gamme de prix des crêperies en France je pense pour ce que nous avons mangé.

J'y retournerai sûrement si j'ai l'occasion en tout cas, surtout que Jérémie a sûrement envie de tester également!

Les Cerisiers sont en fleurs !

Ca y est, on sent enfin que le printemps est arrivé ! Les arbres commencent à être en fleurs et le campus d'INHA s'est métamorphosé pour devenir nettement plus beau que lorsque nous sommes arrivés cet hiver :

Bon, tous les arbres ne sont pas encore beaux, mais ces arbres à grosses fleurs blanches ont fleuris en premier.

Mais le printemps c'est aussi la saison des fraises ! Et à force d'en voir dans tous les magasins, nous avons craqué pour une barquette à 3.000KRW (2€ pour une vingtaine de grosses fraises) que nous venons de dévorer après les avoir noyé sous du sucre !

La prochaine fois nous envisageons de rajouter le reste de chocolat liquide et peut-être de la glace à la Vanille, pour que ce soit plus grossissant.
Malheureusement nous n'avons pas trouvé de chantilly ici, mais on peut peut-être en commander par Internet.

Corée ou Somalie ?

Un petit billet pour vous parler de notre Professeur de Réseau Neurones.
Histoire d'éviter un remake de stupeur et tremblements, aucun nom ne sera cité dans cet article.

Pourquoi parler de lui ? D'abord parce qu'à l'exception de notre professeur (mais qu'on voit peu), c'est le seul Coréen de l'étage qui nous parle. Et je dirai même qui engage la conversation dès qu'une occasion se présente, y compris dans des endroits improbables : dans un couloir, devant son bureau situé à côté de notre labo, dans l'ascenseur, aux toilettes, quand on lui rend une copie, etc.
Il est diplômé d'une université Canadienne, avec pas mal de publications à son actif, et nous enseigne Réseau de neurones en Anglais avec des exemples imagés que je traduis parfois sur mon twitter. Bref, il est probablement très brillant et surement aussi un peu incompris. Mais surtout, il est gentil. Pour les Eistiens qui connaissent Guy, c'est un peu pareil, mais dans un autre genre et en décuplé.

Prenons des exemples ! La première fois qu'il nous a vu en cours et qu'on lui a dit que nous étions Français, il nous a dit bonjour en français, ce qui nous a un peu surpris. Toujours plus surprenant et qui nous fait rire, quand on lui rend nos copies, il dit aussi "bonjour". Comme on sait qu'il le fait gentiment, on lui dit "bonjour" aussi en essayant de ne pas rire, mais nous avons eu un peu plus de mal quand il a dit "bonjour", en français, à un étudiant Autrichien qui venait de lui rendre sa copie. En fait, il semble qu'il essaye d'apprendre le français par lui-même depuis son retour du Canada.
Ça a été dur aussi, quand il nous a parlé de la culture non-linéaire en Inde qui faisait que les gens ne s'énervaient pas quand les trains tombaient en panne. Notez que c'était un exemple pour parler des noyaux des machines à support vectoriel.

Il est visiblement content d'avoir des étudiants étrangers dans son université et quand il nous croise il nous demande toujours si tout va bien et si on est contents en Corée. En général on ment et on dit que tout va bien et que tout le monde est gentil, histoire qu'il ne soit pas triste.

Et j'en arrive à la scène de ce matin, qui va peut-être rendre le titre de l'article moins nébuleux.
9h05, nous entrons dans l'ascenseur avec Frédéric et nous tombons sur le professeur de réseau neurones, qui arrivaient du sous-sol. Nous lui disons donc bonjour, il nous dit bonjour et nous reprenons notre conversation en Français sur les nombreux Fails qui nous attendent aujourd'hui.
Et là, soudainement, le professeur de réseau neurone s'adresse à nous et il nous dit :
"How is your travel to Korea ?" (Comment se passe votre voyage en Corée ?).
Nous lui répondons : "It is fine, thank you !" (Bien, merci).
Et là, tombe cette question improbable :
"Which one is better : Cambodia or Korea ?" (Lequel est le mieux : Cambodge ou la Corée ?).
On se regarde avec Frédéric en se demandant si on a bien compris sa question. "What ?"
"I mean, do you prefer Ouganda, Cambodia or Korea ? Which one is the best according to you ?" (Je veux dire, préférez-vous l'Ouganda, le Cambodge, ou la Corée ? Lequel est le mieux selon vous ?)
Re "What ?" de Frédéric, tandis que toujours pas sûr de ce qu'il nous demande je lui réponds que je n'ai pas visité la plupart de ces pays : "I never went to Ouganda and Cambodia ..."
"Which one is better, Gabon or Korea ?" (lequel est le mieux, le Gabon ou la Corée ?)
"Heuuuu ... I think Korea is better ?" (Heuuuu ... Je crois que la Corée est mieux ?)
"Which one is the best Korea or Somalia ?" (Lequel est le mieux, Corée ou Somalie ?)
Nous nous regardons nerveusement avec Frédéric. Cherchant à savoir si un piège se dissimule dans la question ou si nous avons vraiment un problème de traduction. Le professeur lui est toujours tout sourire attendant qu'on réponde à sa question.
"Because 50 years ago, Korea was like Somalia ! Terrible !" (Parce qu'il y a cinquante ans, la Corée était comme la Somalie ! C'est terrible !)
Frédéric c'est finalement lancé : "Now I think Korea is much better. It is among the 15 richest countries !" (Maintenant je pense que le Corée est bien mieux. Elle fait partie des 15 pays les plus riches)
"I am happy that you think Korea is better, but people are very unhappy here and they want to leave !" (Je suis content que vous pensez que la Corée est mieux, mais beaucoup de gens ne sont pas heureux ici et veulent partir !)
S'en est suivi un silence gêné, durant lequel nous nous sommes demandé si vraiment il pensait que la Corée du Sud était comparable à la Somalie, parce que franchement la question avait l'air sincère, s'il venait de nous faire un cours d'histoire dans l'ascenseur, ou s'il avait juste un coup de blues sur son pays.

C'est suite à cette conversation qui franchement venait de l'espace que j'ai décidé de lui consacrer un petit article. Il est franchement sympa, même si des fois il part un peu dans le plasma. Et il a l'avantage d'étudier des sujets qui sont similaires à nos sujets de mémoires.
Si on n'était sûrs qu'il avait aussi un labo et que ça n'allait pas énerver encore d'avantage nos collègues Coréens, nous prendrions presque sérieusement la remarque de notre Advisor Professor sur un changement d'Advisor. Mais diplomatiquement, ça ne me semble pas être une bonne idée.

Un long Samedi de période d'examen

Notre article d'hier évoquait la période des examens et la difficulté de trouver des Coréens en ces périodes de travail intensif et fastidieux. Il faut croire que tout les étudiants de ce pays travaillent sauf nous !

Mais vous allez me dire, pourquoi ne travaillez-vous pas ?! Vous allez échouer !
Que nenni ! Enfin peut-être, mais pas tout de suite. Notre mid-term exam de Neural Network est déjà passé, le professeur de Software Engineering ne sera pas là Mercredi pour son cours, la professeur de Coréen ne fait pas de Mid-term exam, et le JPF d'Intelligent Computer Vision qui ne fait cours que par des Powerpoints de ses élèves ou via des livres mythiques à 200€ n'a pas l'air non plus de vouloir faire un mid-term exam.
Cette histoire de mid-term exam ne nous concerne donc pas vraiment. Mais comme les Coréens suivent en moyenne deux fois plus de cours que nous et visent une note entre 100/100 et 95/100, ils sont tous très concernés.
Le week-end s'annonçait déjà vide, mais une seconde nouvelle est tombée hier soir. Alors que j'avais travaillé pendant des heures au moins une heure sur ma présentation du séminaire du Samedi matin, un de nos collègue Coréen grand responsable du planning des séminaire est venu m'annoncer que le séminaire de ce week-end était annulé parce que notre professeur, lui aussi, était très occupé avec la période d'examen. Quand je dis que nous sommes les seuls à ne pas travailler ...
Ceci dit, le fait qu'ils nous aient prévenus de l'annulation du séminaire montre une amélioration dans nos relations avec les Coréens de notre laboratoire. Il y a deux semaines, ils avaient fait exprès d'envoyer le mail d'annulation à 21h la veille sur la messagerie du labo (qui ne s'ouvre que d'INHA avec Outlook), histoire d'être sûrs que l'info n'arriverait pas jusqu'à nous. Moralité, nous étions venus un samedi matin à 9h pour rien !

Cette fois nous étions prévenus, notre Samedi matin était officiellement libéré ! Et donc nous avions devant nous la perspective d'un Samedi entièrement libre avec personne de disponible et rien à faire !
C'est un peu triste, mais comme à chaque fois que nous n'avons rien à faire, ça s'est terminé à la GSL !

Au programme de notre Samedi après-midi donc, les 32èmes de finale du groupe E de la GSL, avec de très gros joueurs : Nestea, MC, Virus et Inca.
Fred est d'accord avec moi là-dessus, même si ça sonnait un peu après-midi du Fail et que les chaises faisaient un peu mal au dos aujourd'hui, nous avons vu de très beau matchs avec du gros niveau.
Même format que la dernière fois, double bracket avec les gagnants de chaque bracket qui montent et les deux autres qui sont éliminés, tous les matchs sont en BO3.

Je m'excuse d'avance pour les non-initiés, mais la suite va utiliser du vocabulaire encore plus obscur. Comme le dit Frédéric, la GSL c'est un peu un endroit où se retrouvent tous les geeks occidentaux.
Il y avait des fanboys et des fangirls de MC et surtout de Nestea dans la salle, avec des posters de leurs idoles Coréens et qui ne lésinaient pas sur les encouragements.
Pas de photos des joueurs désolé ! Mais je peux dire un mot sur Nestea : Il est super grand et on ne s'en rend pas compte dans les vidéos d'interview, mais c'était assez impressionnant quand il est arrivé. Un mot sur MC : Ronflex !

Premier match, Virus VS MC : qui a fini sur le score de 2-1 pour Virus.
Les deux premiers matchs étaient extrêmement serrés et le troisième s'est joué sur un fail moove de MC qui a pris un mauvais concave lors d'une attaque sur la B2 de Virus. Ceci dit c'était magnifique quand même.


Second match, Nestea VS Inca : qui a fini sur 2-0 pour Nestea.
Franchement je crois qu'Inca n'a pas eu de bol de tomber dans ce groupe. Comment dire ... Ça a été la fessé du début à la fin sur tout ses matchs. Et sur le deuxième match contre Nestea il était tellement désespéré qu'il a tenté mass carrier, c'est vous dire l'ampleur du Fail. Oui, on a vu un mass Carrier à la GSL, même moi j'ai pas osé à la GA.
De toute façon à Starcraft II quand on commence à voir des Ultralisks ou des Carriers, c'est que le joueur va perdre. Mais là, il les a sortis sciemment.

Finale Winner Bracket, Virus vs Nestea : 2-1 pour Virus. Là encore grosse surprise, les deux favoris Nestea et MC qui tombent en loser bracket. Mais là encore, les matchs étaient beaux, clean et serrés, Virus n'a pas volé sa victoire.

Loser Bracket, MC vs Inca : 2-0 pour MC. Bon, Inca s'est fait no-match, il n'y a pas à dire. Sur le premier match, son armée est partie au milieu de nulle part pendant qu'il se faisait attaquer, et au lieu de capituler avec dignité ou d'aller défendre, il a tenté un échange de base ultra foireux avec en gros 2 immortels, 4 stalkers et 5 zealots (sans base je rappelle) contre 1 colosse, 1 immortel, 5 sentries, 10 stalkers, une douzaine de zealots et ses probes. Un Fail complet.
Le deuxième match fut guère plus reluisant, alors qu'il avait plus de colosses et d'upgrades que MC et que son adversaire partait sur une transition foireuse vers archon, il a fait un split du Fail et a perdu son armée en deux fois.

 Finale Loser Bracket, MC vs Nestea : 2-0 pour MC.
C'est presque triste à dire, mqis Nestea c'est un peu fait no-match. Première partie, un rush 3 warpgates ultra aggressif de MC qui est passé parce qu'avec sa Fast-expand Nestea n'avait pas de roachs ni assez de spines pour défendre. Quand à la deuxième partie, on a vu du jeu avec des phénix à tomber. Nestea n'a juste rien pu faire.

Bilan, Virus et MC qui montent. Sans surprise Inca éliminé, et plus surprenant, Nestea triple-champion de la GSL éliminé aussi.

Nous voulions terminer cette journée en beauté avec un restaurant Français sur Sinchon : "Le Quartier Latin", qui parait-il faisait de la raclette, des crêpes, de la paëlla et autres plats puissants. Malheureusement, il a fermé fin 2011. Nous avons donc opté pour plus sobre avec un Mac Donald's ! Quand je vous dis que c'est un Samedi du peu fail.

Mais ! Point positif, bilan financier de la journée : 10€ repas et transports compris ! Si c'est pas beau ça.
A Paris on n'aurait même pas eu le ticket aller-simple pour ce prix là !

Organisation de la GSL Code A / Code S

A bientôt pour de nouvelles aventures, un peu plus palpitantes on espère.

PS : Demain sera probablement une journée inintéressante, sauf peut-être pour Fred qui compte tester un autre restaurant Français sur Sinchon avec une Coréenne qui a pu se libérer pendant deux heures entre 17h et 19h, parce que la bibliothèque ferme à 17h.

A l'assaut des Mid-term exams

En ce moment en Corée du Sud, nous entrons dans la période des mid-term exams, ou examens de milieu de semestre. Comme toute période d'examens en Asie, les étudiants ont commencé à s'enfermer pour réviser intensivement plusieurs semaines à l'avance. Il en résulte que ce week-end, la plupart de nos contacts Coréens sont en révision et qu'on ne sait pas encore trop ce qu'on va faire.

Dans la plupart des universités, ces examens sont dans trois semaines, mais pour nous ça a commencé cet après-midi avec l'examen de Neural Network. Nous avons été un peu surpris par l'examen qui ne ressemblait pas tellement a celui de l'an dernier, mais nous nous en sommes à priori plutôt bien sortis.
Espérons que ça se passera également bien pour nous autres matières, et plus particulièrement Software Engineering, ce cours dont on ne sait toujours pas vraiment de quoi ça parle.

Je profite de ce message pour revenir sur la fusée Nord-Coréenne. L'engin a décollé ce matin à 7h40 et a explosé tout seul à environ 7h41 au-dessus de la Mer Jaune. Pas de casse chez nous donc, on a eu du bol qu'il explose très vite après son lancement. Mais les Nord-Coréens font un peu la tronche, c'est le troisième satellite qui n'ira pas chanter les louanges de Kim Il-sung dans l'espace.

Enfin, je vais terminer avec un mot sur "n+i", l'organisme grâce auquel nous sommes venus à INHA. Après un an de démarches, et deux mois sur place, ils viennent de nous contacter. Nous allons donc enfin pouvoir en savoir un peu plus sur eux, et peut-être leur dédier un prochain poste avec plus de détails sur leurs activités, sous réserve qu'ils n'entrent pas de nouveau en hibernation d'ici là.

GSL groupe H, 32èmes de finale

Aujourd'hui, après avoir révisé un peu pour le mid-term exam de Neural Network qui a lieu Vendredi, j'ai songé que si la fusée Nord Coréenne ratait demain, c'était peut-être ma dernière soirée (ouais, je sais j'en fais des tonnes).
Je me suis donc demandé ce que je pouvais bien faire de cette peut-être dernière soirée. Certains seraient partis à la recherches de prostituées sur Séoul, moi j'ai choisi de retourner à la GSL. On est geek ou on ne l'est pas !

Retour donc au studio de GomTV à Mokdong pour assister aux 32èmes de finales du groupe H pour la GSL Code S. Au programme, 4 joueurs :
- Startale Parting (Protoss)
- TSL Polt (Terran), le joueur du moment
- oGs Fin (Terran)
- FXO Oz (Protoss)

Format des matchs : Tournoi Winner/Loser Bracket en BO3, les gagnants de chaque Bracket passent en 16èmes les autres sont éliminés. (en gros ils ont le droit de perdre un BO3 max)

sphRt et vLad ont suivi les matchs depuis la France via GTalk. Au niveau des paris, il nous semblait logique que Polt, puis Parting. Notez quand même qu'en tant que joueur Protoss, j'ai voté pour Parting et Oz sur le site de GomTV.

Résultats : 

Parting 2-1 Polt

Fin 2-0 Oz

Finale Winner Bracket : Parting 2-0 Fin

Loser Bracket :  Polt 0-2 Oz

Finale Loser Bracket : Oz 2-0 Fin

Parting et Oz sont donc qualifiés, et Polt éliminé ce qui a provoqué une rage de sphRt.

La salle de la GSL. Je sais je l'ai déjà montrée, mais là j'étais au premier rang :)

Artosis et Tasteless, ils n'étaient pas là la dernière fois, donc j'ai fait une photo

Spoiler : N+I a refait surface via un mail ce soir, peut-être qu'on vous racontera demain.

Lancement du bolide Nord-Coréen

L'avenir étant incertain pour la fin de la semaine, le moment est venu de faire un article sur la Corée du Nord, ce voisin un peu gênant dont tous les pays du secteur se passeraient bien.

Quelques rappels historiques :
Nous sommes en 1945, la Corée et une bonne partie de la Chine sont sous le contrôle de l'Empire du Japon qui vient de se prendre une bombe atomique sur Hiroshima. L'armée Soviétique suivant l'accord de la conférence de Potsdam passé avec les Américains, attaque donc à l'Est et avance  en Chine, dans les îles aux Nord du Japon et dans la péninsule Coréenne. Après la capitulation du Japon, les Américains entrent aussi en Corée, pour disperser les derniers groupes de résistance, mais surtout pour ne pas laisser l'URSS occuper trop le terrain.
Seulement les Etats-Unis et l'URSS ne se sont pas mis d'accord sur la durée pendant laquelle ils allaient occuper conjointement la péninsule avant de laisser les Coréens se débrouiller. Il en résulte que la Corée au Nord du 38ème parallèle est occupée par l'URSS et au Sud par les États-Unis. 
Les Américains et les Russes n'arriveront pas non plus à se mettre d'accord pour organiser des élections en commun et au début de l'année 1946, la Corée du Sud et la Corée du Nord se retrouvent avec des gouvernements provisoires différents.
Après une médiation échouée de l'ONU, Kim Il-sung devient  officiellement premier ministre en 1948, tandis que la Corée du Sud met Syngman Rhee au pouvoir.
Les deux gouvernements l'un capitaliste et l'autre communiste ne s'aiment pas, mais les deux aspirent à la réunification de la péninsule Coréenne qui avait été unifiée depuis près de 1000 ans, avant que les Japonais ne les envahissent.
En 1950 la Corée du Nord prend les devant, et soutenue par la Chine, elle tente d'envahir la Corée du Sud. L'armée Nord-Coréenne qui est quand même descendu jusqu'à Busan aurait surement réussi son invasion sans une intervention Américaine qui a repoussé les communistes au 38ème parallèle après trois ans de guerre de 1950 à 1953. La guerre s'achève donc en 1953 sur une trêve et non un armistice (et c'est toujours le cas).

Depuis, le 38ème parallèle a été transformé en une véritable forteresse avec une zone tampon de 4km de large entre les deux pays.
La Corée du Sud a depuis évoluée à un rythme impressionnant se issant au rang de 15ème puissance mondiale.
Mais ce n'est pas le cas de son voisin du nord qui est devenu une dynastie Communiste fermée du reste du monde et appliquant à la lettre le "Juche", ou culte de ses dirigeants.

Depuis, la Corée du Nord a été tristement célèbre pour être l'état le plus fermé au monde avec ni médias, ni touristes, ni Internet (si la Chine filtre son Internet, la Corée du Nord n'a qu'un intranet), mais aussi pour ses coupures d'électricité chroniques, la famine perpétuelle qui y règne depuis la chute du bloc Soviétique, ses violations des droits de l'homme, ses provocations envers les pays voisins (particulièrement la Corée du Sud et le Japon), et aussi ses dirigeants fous, mais aussi un peu loufoques et les nombreux faits et extravagences qui leurs sont attribués (la biographie officielle de Kim Jong-il vaut le coup d'oeil, ou le bouquin de son ex-chef sushi Kenji Fujimoto).

Kim Jong-Il et Kim Jong-un

 Un petit aperçu de la propagande Nord Coréenne avec les "Kim Jong-il facts" :
- Si on en croit sa biographie officielle, le défunt leader Nord-Coréen est champion du monde de golf.
- Le Dear Leader Nord-Coréen est né sur le Mont Baekdu (une montagne sacrée Coréenne), dans un double arc-en-ciel (c'est peut-être sa seule invention qui restera dans l'histoire grâce à Internet), ça a provoqué l'apparition d'une étoile filante et soudainement l'hiver a disparu pour laisser place à l'été.
- Il a écrit 1500 livres en 3 ans
- Il a inventé le hamburger.
- Il n'urine pas et ne fait pas caca. Jamais ! (je n'invente pas, c'est dans la biographie officielle)
- Il ne peut mange que des bols de riz dont tous les grains sont rigoureusement identiques. On souhaite qu'un jour toute la population de Corée du Nord puisse bénéficier d'un tel luxe.
- Il a composé 6 opéras en 2 ans.

Les relations entre les deux Corées ont connu des hauts et des bas depuis 1953, avec quelques tentatives de rapprochements selon les gouvernements en place en Corée du Sud. En ce moment, avec le gouvernement de droite qui est au pouvoir en Corée du Sud, l'ambiance est plutôt tendue, entre autres parce que l'actuel président a coupé les aides pour la Corée du Nord, qui est en perpétuelle famine et n'a jamais vraiment fait de concession en contrepartie des nombreuses aides reçues.
Justement, quand la Corée du Nord a besoin de quelque chose, comme de nourriture, ou juste pour que le monde se rappelle qu'elle est toujours là et lui envoie des ressources, ce charmant pays a pour habitude de bombarder des îles, d'enlever des civils chez ses voisins, ou de faire des tests de missiles, voir des tests nucléaires, de menacer de vendre sa technologie à d'autres pays puissants comme le Myanmar ou l'Iran, puis de promettre qu'elle ne le fera plus si on lui envoie deux ou trois bricoles. Malheureusement, cette méthode a souvent marché ...

Nous continuons avec quelques chiffres, la Corée du Nord aujourd'hui c'est :
- 25 millions d'habitants environ
- La Quatrième armée du monde en effectifs : 1.1 millions d'actif et 4.7 millions de réservistes (plus de 20% de la population donc)
- Environ 200.000 (150.000 à 300.000 selon les sources) prisonniers politiques, déserteurs, famille des cas précédents, en camps de concentration. Le pays est connu pour être le pire de la planète en matière de droits de l'homme et pour maintenir ses prisonniers dans des conditions encore plus épouvantables que tout ce qui a pu être fait avant avec Hitler ou Staline.
- Un pays doté de l'arme nucléaire (il ne peuvent pas encore la mettre sur un missile, mais ça pourrait venir, voir plus bas)

Venons-en maintenant (enfin), au pourquoi de ce billet sur la Corée du Nord. Jeudi (demain), commencent les célébrations pour le 100ème anniversaire de Kim Il-sung, le président éternel de la Corée du Nord. Oui, même dans la mort ils ont décidé de le garder comme président.
Et pour fêter ça, le nouveau dictateur nord-Coréen, Kim Jong-un le petit fils de Kim Il-sung et troisième fils de Kim Jong-Il a décidé que c'était le moment idéal pour lancer une fusée.
En effet la Corée du Nord avait promis à sa population que le pays serait devenu une nation riche, moderne et prospère d'ici le 100ème anniversaire de Kim Il-sung.
Or, nous y sommes ! Mais voilà, entre la famine et la mort de Kim Jong-il qui a provoqué trois mois de deuil national, le nouveau dictateur a du mal a tenir le planning. En plus, le paternel est mort trop tôt et les Américains n'ont du coup pas eu le temps d'envoyer plein de nourriture pour faire une fête à tout casser !
Il n'y avait donc qu'une seule solution pour prouver la modernité et la richesse de la nation : Lancer une fusée !

Une photo de la bête. (C'est la fusée au fond qu'ils vont lancer, pas le monsieur)

Pour mémoire, les deux derniers bolides lancés par la Corée du Nord ont merdé, le premier a explosé en vol et le second a merdé aussi et est tombé sur la tête des Japonais. La nouvelle fusée est un bolide à trois étages, mélange de missile de sous-marin Russe des années 70 et de technologie Iranienne, ce qui provoque donc la fureur des États-Unis, de la Corée du Sud et du Japon qui considèrent que c'est un test de missile balistique déguisé.
La Corée du Nord a répondu que c'était pour mettre en orbite un satellite pour observer la météo en Corée et pour évaluer l'état de leurs forêts. Le hic, c'est que la trajectoire annoncée ne colle pas pour faire ça.
Parlons donc de la trajectoire : La fusée, si toutefois elle n'explose pas sur la rampe de lancement et ne fait pas tout de suite des looping est sensée survoler la mer Jaune entre la Corée du Sud et la Chine et y larguer un premier morceau, puis elle doit passer au dessus des îles Japonaises, avant de finir de tomber quelque part au-dessus des Philippines.

Les Chinois ont donc dit "Ah non ! C'est très vilain, ne le faites pas !", et espèrent que ce n'est pas sur eux que l'engin va tomber, parce que vu la trajectoire, il y a un risque.
La Corée du Sud et le Japon ont menacé d'abattre l'insecte Nord-Coréen si ça passait dans leur espace aérien, Taïwan serre les fesses, et les Philippines qui n'ont rien pour empêcher la fusée de leur tomber sur la tronche ont appelées les Américains au secours.
La Corée du Nord a donc menacé de transformer Séoul en mer de feu et de provoquer la troisième guerre mondiale si quelqu'un descendait sa fusée ou allait ramasser les débris. Ça promet ... On a tous hâte de savoir comment la fusée va partir en sucette et où elle va tomber ! Le lancement est prévu entre Jeudi et Dimanche, aucune précision pour le moment.

Bref, le climat était déjà un peu tendu en Corée du Sud, mais histoire d'en remettre une couche et en réponse à l'annulation de l'aide alimentaire Américaine (toujours à cause de la fusée), les Nord-Coréens préparent en plus un petit essai nucléaire sous-terrain !

Je pense donc virer des sous sur mes comptes chèques histoire de pouvoir prendre un billet d'avion en catastrophe si tout nous pète à la gueule d'ici la fin de la semaine et j'ai envoyé un mail à l'EISTI pour que nous ayons nos diplômes à titre posthume si jamais quelque chose nous arrive.

Dimanche (Stuk) : Namsangol & Namsan Tower

Aujourd'hui (Dimanche), nous avons fait des visites séparées. Frédéric est parti à Ansan ce matin et assiste, je crois, à un concert à Hongdae ce soir.
Quant à moi, j'ai fait un peu de tourisme sur Séoul avec 서재 (Sojae). Au programme de la journée : Visite à Namsangol le village des Hanoks, les maisons traditionnelles Coréennes, comme l'a fait Frédéric il y a deux semaines, puis visite à Seoul Tower.

Frédéric ayant déjà fait un article entier dessus, je ne vais pas m'étendre sur Namsangol, juste quelques photos :

L'entrée avec le plan

Une maison traditionnelle

Un joli intérieur avec des lampes.

Un puissant appareil de transport portatif réservé aux hauts dignitaires

 Frédéric en a parlé, mais je reviens sur cette capsule temporelle fermée en 1994 et qui sera rouverte en 2394 (si la planète n'a pas explosée d'ici là, comme me l'a fait remarquer 서재). Je vous ai fait une photo illisible du petit mot de Chirac qui était à l'époque Maire de Paris.

Nous avons poursuivi la journée en allant dans un restaurant Chinois et comme nous l'avions aperçu depuis le village des Hanoks, nous avons pensé que ça pouvait être une bonne idée d'aller voir la tour de Séoul.
Dans nos billets précédents, nous avions parlé de montagnes autours de Séoul ! Mais il  y a aussi des montagnes au milieu de Séoul ! Le mont Namsan est l'une d'entre elle, et la Seoul Tower se trouve au sommet. Ça sentait le piège à touriste à plein nez et c'était un peu le cas !
Le bus menant à l'endroit était noir de monde, l'endroit en lui-même était aussi noir de monde, encore plus que tout ce qu'on avait pu visiter avant !
Fort heureusement, la vue en valait la peine, même si le billet à 7€ pour prendre un ascenseur codé en OpenGL nous a un peu fait mal aux fesses.
A noter pour les touristes qui se rendraient ici, il y a plein de trucs gratuits et sympas  à faire au pied de la tour, ça ne vaut pas forcément le coup de monter.

Une magnifique photo en contre-jour de la tour en question

 Après avoir grimpé un peu de l'arrêt de bus jusqu'au pied de la tour, d'où nous avons pu regarder la vue sur Séoul, nous avons constaté la présence au sommet d'une sorte de stand de combat avec des armes traditionnelles Coréennes (des lances en l'occurrence). Il y a eu plusieurs démonstrations, mais malheureusement beaucoup trop de monde pour faire des photos correctes. Et après les démonstrations quelques Coréens dans le public ont été invités à tenter leur chance avec les lances. Le but du jeu étant de planter la lance dans un bambou géant en un seul mouvement. Sur quatre candidats avec trois essais chacun, seul un y est arrivé. Ça ne devait pas être évident. 
Nous nous sommes ensuite rapprochés de l'entrée de la tour où nous avons pu assister à une démonstration musicale.
서재 : Maybe it is Korean traditional music.
Moi : Looks like Peruvian music, I am almost sure my grandmother listen to this one ...
서재 : Really ?!
Effectivement, au pied de la tour de Seoul, nous avions bien un Péruvien en train de jouer "El Condor Pasa" avec des instruments Péruviens.  

Le Péruvien en question avec son assistant Coréen.

C'est après que nous avons acheté les tickets, fait la queue (longtemps), et pris l'ascenseur en OpenGL pour monter au sommet de la tour. Nous n'avons pas mangé, ni même pris le thé dans ce qui doit être le restaurant le plus cher de Corée, il est au sommet de la tour et tourne au fil des heures. Mais j'ai pris quelques photos de la vue.

 Nous terminons la partie sur Seul tower avec quelques photos des cadenas de l'amour. Un jour un acteur Sud Coréen est venu accrocher un cadenas symbolisant son amour avec sa dulcinée et depuis tous les couples Coréens font pareil. L'endroit est donc envahi par des milliers de "love lockers". Il ne faut jamais les ouvrir, ni perdre les clés, sinon c'est le divorce assuré !

 Voilou pour mon week-end :)