dimanche 4 novembre 2012

La quête des produits européens

Après plus de 8 mois en Corée, et bien que nous nous soyons habitués aux produits locaux et aux plats coréens dont certains vont sûrement nous manquer une fois revenus en France, nous commençons à ressentir un manque vis-à-vis des produits français de base : fromage, crème fraiche, vrai jambon, lardons (ou toute forme de charcuterie en général), pain, etc.

Il faut dire que ces produits ne sont pas faciles à trouver en Corée, voire sont totalement introuvables. Même pour des produits un peu plus simples, quand par hasard on pense être tombé sur la perle rare et avoir trouvé un produit qu'on utilise souvent chez nous et qui nous manque, c'est souvent un piège plus ou moins sournois : il y a les produits qui ressemblent vraiment à ce qu'on peut trouver en Europe mais ont un goût totalement différent : pizza, parmesan, le pain au chocolat piégé au haricot rouge de Paris Baguette. Les produits que les coréens pensent être des produits occidentaux : le camembert du père Toinou qui se vend en boîte de conserve (si si), les "Bulgogi Vienna" qui se veulent être une race de saucisse autrichienne. Les produits piégés parce qu'on ne lit pas bien le coréen : mayonnaise qui se révèle être une sauce au kiwi, boite de thon au kimchi, huile de tournesol qui est en fait un truc sucré qui caramélise dans la poêle.
Bref, il n'est pas facile tous les jours de trouver des produits qu'on connait pour cuisiner, ou de trouver des trucs qui nous manquent comme le fromage.
Un camembert du père Toinou (la photo n'est pas de nous).
Exceptionnellement la semaine dernière, HomePlus, notre grande surface locale s'était ravitaillé en Tagliatelles et donc avec Frédéric nous nous sommes lancés dans la quête périlleuse de trouver de quoi faire des pâtes à la carbonara, ce qui impliquait de trouver des lardons et de la crème fraiche ! Fred voulait aussi tenter de faire des croque-monsieur avec Sangsun, quête non moins périlleuse puisqu'il faut trouver du pain de mie et du jambon qui ne soient pas trop bizarres, mais surtout du fromage autre que le fail fromage à pizza qui a un goût épouvantable.
High Street Market Itaewon
 Après plusieurs recherches sur internet, nous avons donc décidé hier de faire une expédition à Itaewon, quartier de Séoul où on trouve la plus forte concentration d'étrangers à cause de la proximité de la base militaire américaine et qui est réputé pour ses boutiques qui permettent en général de trouver de nombreux produits venant de l'étranger. Notre cible du jour : "High Street Market", un magasin spécialisé dans les produits importés et qui d'après internet avait un certain potentiel pour qu'on puisse trouver ce qu'on cherchait.
Je la gardais pour le concours des églises moches de Corée, mais vu que c'est notre seule photo de la rue ...
Un petit mot sur Itaewon, le quartier a une ambiance un peu particulière puisque c'est un des rares endroits dans Séoul où il y a plus d'étrangers que de coréens. Comme partout dans Séoul, c'est toujours cette ambiance de foule, sauf que c'est au milieu d'autres étrangers de toutes origines : américains, allemands, japonais, moyen orient, pays d'Asie du Sud-Est ... Une grande mixité comme on en voit peu en Corée. 
Pour tout dire, c'est un quartier que nous ne recommanderions pas particulièrement pour visiter, sauf si vous êtes à la recherche de produits importés. L'ambiance n'est pas sans rappeler un peu le boulevard Barbès à Paris ...

Nous avons commencé par un passage à l'Hana Bank d'Itaewon pour retirer un peu de cash. Fred a tenté de venir en aide à un black en galère avec le distributeur qui affichait pleins de trucs tout en coréen et refusait obstinément la carte du monsieur, qui n'était pourtant même pas une carte étrangère et portait le sigle Hana bank. Il faut dire que les distributeurs d'Hana Bank sont en général totalement possédés lorsqu'on tente un retrait en carte, les cartes étrangères, un coup ça marche, un coup ça marche pas, le distributeur prétexte en général des excuses diverses comme code incorrect, compte sans provision, ou te recrache la carte sans explication alors que ça marchait très bien la semaine précédente. Notons que ça ne marche pas forcément mieux avec les cartes coréennes, ce même distributeur m'a soutenu que le code de ma carte Hana Bank n'était pas bon et j'ai du retirer avec mon passbook. Les distributeurs et cartes coréennes c'est très compliqué, les tarifs (comprendre taxes de retrait) et les actions possibles changent selon les jours et les heures, il y a plusieurs codes différents, celui du compte à 4 chiffres, celui du passbook à 5 chiffres et celui de la carte à 4 chiffres, et selon l'action les codes demandés ne sont pas les mêmes. Le tout t'es expliqué (tout en coréen) par la fille de la banque lorsqu'elle te remet tes moyens de payements : "I can't explain in English ... If money : money ! If no money : no money !".

Bref, nous avons fini par trouver le High Street Market, et il y a eu des bonnes et des mauvaises surprises : un choix relativement vaste en charcuterie et jambons pour Fred, mais pas de lardons, diverses sucreries haribos, toblerone et quelques fromages : Babybel, Chavroux, Camemberts du père Toinou, Edam, Gouda, gruyère, manchegos, pas de crème fraiche hélas, uniquement de la crème aigre ... Fred a opté pour un gruyère en or massif pour ses croque-monsieur et moi pour un manchegos vaguement moins cher parce qu'il me faisait envie. Nouvelle surprise arrivés à la caisse, le vendeur était un français en Corée depuis deux ans. Nous avons donc pu discuter un peu et il nous a confirmé que malheureusement des produits comme les lardons ou la crème fraiche, c'était introuvable ici. Adieu donc carbonaras, on remplacera par du lait et des viandes de porc bizarre pour faire semblant de !

Et nous terminons l'article avec quelques photos d'un spectacle donné à l'entrée d'Itaewon lorsque nous sommes repartis :






dimanche 28 octobre 2012

Bongeunsa, un temple au milieu des buildings

Ce dimanche avait lieu une combinaison d'évènements rares en Corée : Ayant fini ses midterms exams, Hwi Kyeong a momentannément fait surface de son mode sous-marin et nous avons de la chance, le temps était plutôt pas mal aujourd'hui, pas de trombes d'eau comme hier, ni de froid glacial comme en début de semaine, car oui l'hiver arrive.

C'était donc l'occasion de se retrouver pour une petite sortie sur Séoul, pas trop longue parce que contrainte familiale à 18h, mais suffisamment pour visiter un petit temple et discuter autours d'un café. 
A mi-chemin entre Jamsil et Gangnam, à la station Samseong se trouve un temple que j'avais repéré la semaine précédente à cause de sa statue géante de Bouddha que j'avais aperçu depuis le deuxième étage du  bâtiment Coex où avait lieu la finale de la GSL. Notre destination du jour était donc ce temple perdu au milieu des tours de verre du district de Gangnam.

Nous avons eu une première bonne surprise en arrivant lorsque nous sommes tombé sur un spectacle avec tenues coréennes traditionnelles qui avait lieu au pied d'une tour. Une courte vidéo est juste au-dessus, nous n'avons pas pu tout filmer, mais c'était sympa.

Le quartier aussi était plutôt sympa et moins austère que ce qu'on peut imagine pour un quartier d'affaire. En fait, il y a des arbres et des fleurs partout sur la Yeongdong-daero (grande avenue de Yeongdong), du croisement avec la Teheran-ro (avenue de Téhéran) jusqu'au croisement avec la Bongeunsa-ro (avenue de Bongeunsa). Et ça tombe plutôt bien puisque c'est le trajet entre la station de métro et le temple.





Sans plus tarder, les photos du temple en lui-même. Les bâtiments sont vraiment superbes, avec de très belles peintures ornementales et de jolies couleurs vertes et rouges. Le seul bémol c'est peut-être que dû à la popularité du temple, il y a des voitures stationnées un peu partout dans le temple, et c'est un peu dommage.


On voit bien les tours au fond




Le bouddha géant

Une autre. La photo aurait été encore mieux avec les arbres un peu plus rouges












Un moine

Des voitures que je n'ai pas réussies à virer de la photo
Voilà, désolé si les photos ne sont pas tout à fait dans l'ordre ou ont parfois des résolutions un peu bizarres, elles viennent de deux appareils différents et j'ai eu la flemme de trier. 

lundi 22 octobre 2012

Corée du Nord, c'est pas passé loin ...

Ça faisait un moment que la Corée du Nord n'avait pas fait parler d'elle depuis le lancement raté de sa fusée au printemps dernier et les menaces de bombarder le siège d'un média Séoulite cet été. 

Cependant, la semaine dernière a été riche en actualité sur la Corée du Nord : Tout d'abord avec l'interview par la television finlandaise de Kim Han Sol, le petit fils du défunt Kim Jong Il et neveu de l'actuel dictateur Kim Jong Eun. Le jeune Nord Coréen qui fait actuellement ses études en Bosnie n'a pas été particulièrement tendre avec le régime de son oncle qu'il considère comme un dictateur et ça a du un peu grincer des dents à Pyongyang. 

Pour les anglophones :

La Corée du Nord était donc déjà un peu énervée la semaine dernière lorsque des organisations d'activistes Sud-Coréens et de réfugiés Nord-Coréens ayant fui en Corée du Sud ont annonce qu'ils allaient lancer des ballons depuis la frontière pour lâcher des tracts cote Nord-Coréen. 
Ce genre de lancement de tracts anti-régimes, de clés USB, téléphones, chaussettes, nourriture et autres via sonde météo est assez courant a la frontière entre les deux pays et à chaque fois la Corée du Nord menace de tirer dans le tas pour mettre un terme à ce que le régime de Pyongyang considère comme de la guerre psychologique contre son gouvernement.

La Corée du Nord a donc menacé vendredi dernier de bombarder le site de lancement si un seul ballon venait à partir, ce à quoi la Corée du Sud a répondu qu'elle n’hésiterait pas à riposter. Jusque là rien de bien inhabituel, ça arrive tout le temps en Corée. Le gouvernement Sud-Coréen fait mine de dire aux activistes que c'est très vilain de lancer des ballons, ils lancent quand même leurs ballons et Pyongyang renvoie un petit message de rage et fin de l'histoire. 
La Corée du Nord envoie régulièrement plein de menaces qu'elle ne met pas à exécution, et il faut le dire, plus grand monde y prête attention en Corée du Sud.  

Mais pas aujourd'hui. La tension est montée d'un cran lorsque les Sud-Coréens  ont repéré du mouvement à la frontière et on vu les Nord-Coréens commencer à bouger leur canons d'artillerie et masser des troupes en face du site prévu pour le lancement des ballons. 
Bran le bas de combat en Corée du Sud, CRS, militaires, tout a été déployés à la frontière pour empêcher le lancement des ballons et prévenir ainsi tout éventuel dérapage; voir une escalade vers un conflit ouvert entre les deux pays. Coup de bol, très peu de ballons ont pu être lancés. 

En tout cas, ça n'est pas passé loin ...

Test de la piscine de Dowon

Nous l'avons déjà dit à de nombreuses reprises, les semaines sont longues et vides au laboratoire. Aussi avions nous décidé avec Fred de partir à la recherche d'une piscine pas trop loin pour occuper une ou deux demies-journées dans la semaine.

Nous avons finalement opté pour la piscine de Dowon, à deux arrêts de bus de INHA et qui a le bon gout de ne quasiment jamais fermer (en même temps, c'est la Corée). Mais ici, rien n'est facile quand on ne parle pas bien la langue, il a d'abord fallu traduire le planning très compliqué et tout en coréen de la piscine pour trouver les heures où la nage libre était autorisée, puis trouver les réglementations piscine locales : bonnet, pas bonnet, quels maillots sont autorisés, etc. Bref, après trois semaines passées à regrouper toutes les informations nous avons fini par choisir un premier créneau le lundi matin et c'était donc ce matin notre première visite dans notre nouvelle piscine.

Nous voulions aller à la piscine, mais la piscine est aussi venue à nous. Il fait un temps de merde aujourd'hui en Corée et un marécage s'est installe au pied de l'immeuble et pourrait bien prochainement entrer dans l'appartement du rez-de-chaussé; et pourtant il ne pleut pas fort.
L'eau commence à envahir le hall de l'immeuble
Pour résumer, nous avions un peu pris l'eau avant même d'arriver à Dowon. Nous pensions nous perdre dès la descente du bus et nous avons été agréablement surpris de voir un panneau géant nous indiquer la piscine.
도원 시립 수영장
Ne vous fiez pas à l'apparence un peu miteuse du bâtiment, il y a à l'intérieur une piscine de 50 mètres avec 8 lignes. Premier obstacle à l'entrée : l'automate à tickets à l'entrée qui ne parle que coréen. Mais nous l'avions bien étudié sur google images et bien que cette ordure de machine ne nous ait pas proposé un tarif étudiant comme sur la photo de google, nous avons réussi sans aucun problème à prendre des tickets en tarif normal :  2.000wons (soit 1.30€). Bref, nous passons le tourniquet et nous dirigeons vers la section marquée "남자" (hommes). 

Nous le savions déjà parce que nous nous étions renseignés et que nous avions été prévenus, mais pour vous lecteurs qui allez peut-être tenter un jour l'aventure dans cette lointaine contrée asiatique il nous faut quand même le dire : point de cabines pour se changer, ça économise de la place et les coréens ne sont franchement pas pudiques, à de rares exceptions près ils déambulent tous à poil dans le vestiaire et sous les douches. N'oublions pas de mentionner que les coréens avaient l'air tout à fait à l'aise à faire des étirements, toujours à poil, face aux miroirs du vestiaire. Oubliez donc intimité et même confort, dans ce vestiaire il y avait les casiers et rien d'autre, même pas un banc et une ambiance un peu dépaysante. Ceci dit nous avons eu de la chance, pas de casiers électronique qui parle tout en coréen à Dowon, un bon vieux casier à clé comme en France, nul besoin donc d'engager la conversation avec le cinquantenaire nu juste à coté de nous pour savoir comment faire marcher le bordel (vous pouvez avoir le problème dans d'autres piscines et salles de sport). 

Après un rapide passage à la douche, nous voila sur le bord du bassin !
Cette photo n'est pas de nous, mais ça donne une idée
La piscine coréenne est représentative de la société coréenne : A 9h30 du matin, tous les étudiants travaillent (ou font semblant de travailler à leur université), les hommes coréens sont au bureau, c'est trop tôt pour les vieux vieux (qui de toute façon n'ont aucune raison de venir nager) et la population de la piscine est donc composée à 80% de femmes d'âge moyen (de juste mariée, à Ajumma qu'on reconnait à son bonnet rose) et qui sont femme au foyer parce que c'est le boulot du mari de travailler pour ramener les sous, pendant que madame gère les enfants et la maison. Oui, en Corée tout n'a pas évolué aussi vite que la technologie.
Après avoir éliminé les lignes occupées par les cours et celles avec des gens nageant à toute vitesse, nous nous sommes donc retrouvé sur une ligne avec 5 ou 6 femmes et un coréen qui nageait un peu comme un fer à repasser et prenait soin de ne jamais dépasser les 25 mètres pour ne pas sombrer dans les profondeurs.
En effet, petit détail sur cette piscine, qui se voit un peu sur la photo, il n'y a qu'un mètre de fond pendant les 25 premiers mètres de bassin et quelque chose comme deux mètres cinquante dans la seconde partie du bassin. Par conséquent tout les gens qui ne nage que vaguement ou sont essoufflés s'arrêtent en plein milieu du bassin à la limite de profondeur provoquant ainsi un impressionnant embouteillage.
Autre détail rigolo, toutes les heures un maître nageur coréen se met à sautiller au bord du bassin en soufflant vigoureusement dans son sifflet pour rythmer 5 minutes d’étirements.

Nous ne nous sommes même pas trop fait remarquer, bon il faut dire que le vestiaire homme était semi-désert. Même les femmes de notre ligne d'eau ne nous ont pas dévisagés comme des extraterrestres, pourtant avec les deux seuls jeunes et occidentaux de toute la piscine sur la ligne ça devait être un peu bizarre quand même. Juste quelques "가세요" (allez-y) polis en bout de ligne quand elles étaient fatiguées. 

Il est probable que nous réitérions plusieurs fois par semaines, peut-être sur d'autres plages horaire, même si je ne suis pas certain qu'on puisse avoir moins de monde que sur le créneau 9h30-11h.