Après des mois de travail intensif au laboratoire, cette semaine nous avons presque officiellement terminé notre diplôme de Master à Inha. Il n'y avait plus qu'une étape avant la cérémonie de remise des diplômes en août prochain : l'impression de la thèse ! La thèse de master, ou mémoire comme on l'appelle en France, c'est ce document final issu de plusieurs mois de travail et d'élucubrations sur un sujet que vous seul parvenez vaguement à comprendre. C'est la transformation de votre travail, de vos expériences et de vos précédentes publications en un document présentable pour votre référent académique. Des heures de relecture à traquer des fautes d'anglais sans jamais vraiment parvenir à toutes les éliminer, puisque à chaque relecture on en oublie, voire on en rajoute en modifiant certains paragraphes. Mais c'est également un travail minutieux pour faire en sorte que les défauts de vos expériences ne se voient pas trop et surtout pour tenter de mettre en avant l'immense contribution que vous avez apporté à la science en changeant un signe dans l'équation de quelqu'un d'autre ou en fusionnant les travaux d'autres scientifiques.
Après avoir fait tout ça, vient le moment d'imprimer votre thèse pour pouvoir en remettre un exemplaire à la bibliothèque universitaire, mais surtout pour pouvoir essayer d'en refiler à vos proches en espérant que quelqu'un va la lire.
Lundi dernier donc, Setha, Rottanak, Frédéric et moi nous sommes rendus dans une boutique spécialisée derrière Inha University afin de faire des devis pour imprimer nos mémoires de master. Avec Frédéric, nous pensions en imprimer peut-être 4 ou 5 exemplaires : une pour la bibliothèque universitaire, une pour Professor et 2 ou 3 à ramener en France. Nous avons donc été un peu étonnés quand nos deux collègues Cambodgiens nous ont dit qu'ils comptaient en faire imprimer une vingtaine chacun. Nous ne voyions pas bien l’intérêt de donner un exemplaire à chaque membre du laboratoire, surtout pour ceux avec un niveau d'anglais limité et pour que ça finisse à moisir en 16 exemplaires sur les étagères du labo, mais surtout nous étions inquiets pour le prix d'impression de 20 thèses d'une cinquantaine de pages.
Le vendeur tout sourire, nous a annoncé que ça nous coûterait la somme pharaonique de 150.000 wons (environ 100€), somme fixe pour entre peu importe le nombre d'exemplaires à imprimer. Ne pensant pas demander autant d'exemplaires, nous pensions payer nettement moins cher. Nos collègues Cambodgiens ont au moins été aussi surpris que nous, puisque l'un d'eux avait même émis l'hypothèse foireuse selon laquelle les signatures des professeurs nous auraient permis d'imprimer gratuitement.
C'était d'autant plus la panique que lundi, Fred attendait encore sa carte bancaire envoyée par la poste depuis la France et devait de l'argent à pas mal de monde, moi je venais d'acheter un cadeau coûteux pour les 100 jours de relation avec Shin Yeong, et le loyer devait tomber un peu plus tard dans la semaine. Fort heureusement, le payement était à faire seulement après l'impression, et pas le jour même.
De rage, nous avons commandé 10 thèses afin d'en avoir pour notre argent.
Ce n'est que vendredi que nous avons pu aller chercher cette thèse qui nous coûte est chère dans sa version finale avec reliure et lettres en or d'or. Une nouvelle surprise nous attendait au moment de payer. Tout s'est bien passé pour Fred qui n'avait pas de carte bancaire coréenne et a tout payé en cash, mais lorsque Rottanak, Setha et moi nous sommes approchés avec nos cartes bancaires, on nous a expliqué que par carte ça nous coûterait 10% de plus pour les taxes. Il a donc fallu se hâter pour aller au distributeur HanaBank le plus proche (de l'autre côté du campus ) pour retirer des espèces et revenir.
Quelques minutes plus tard, nous ressortions de la boutique avec nos thèses joliment imprimées et nos comptes en banque en berne.
C'est à ce moment qu'une inquiétude nous est venue sur ce que nous allions bien pouvoir faire de toutes ces thèses qui pèsent trop lourd pour partir dans l'avion avec nous (surtout qu'on sera déjà bien chargés). Peut-être aurions-nous du faire comme les cambodgiens, en imprimer 20 pour pouvoir en donner à tout le laboratoire et se débarrasser ainsi de quasiment toutes les thèses. A l'heure où nous écrivons ce billet, nous songeons à en sacrifier un ou deux exemplaires en l'honneur de Professor en les jetant dans le lac d'Inha, ou à en jeter du 12ème étage sur des gens qu'on n'aime pas, ou encore à essayer de les camoufler au hasard au milieu d'autres ouvrages sur les nombreuses étagères du laboratoire qui contiennent déjà moult thèses d'élèves précédents. Nous sommes ouverts à toutes propositions à ce sujet.
C'est à ce moment qu'une inquiétude nous est venue sur ce que nous allions bien pouvoir faire de toutes ces thèses qui pèsent trop lourd pour partir dans l'avion avec nous (surtout qu'on sera déjà bien chargés). Peut-être aurions-nous du faire comme les cambodgiens, en imprimer 20 pour pouvoir en donner à tout le laboratoire et se débarrasser ainsi de quasiment toutes les thèses. A l'heure où nous écrivons ce billet, nous songeons à en sacrifier un ou deux exemplaires en l'honneur de Professor en les jetant dans le lac d'Inha, ou à en jeter du 12ème étage sur des gens qu'on n'aime pas, ou encore à essayer de les camoufler au hasard au milieu d'autres ouvrages sur les nombreuses étagères du laboratoire qui contiennent déjà moult thèses d'élèves précédents. Nous sommes ouverts à toutes propositions à ce sujet.
Comme vous pouvez le constater, le résultat final rend quand même bien !
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