vendredi 7 décembre 2012

La conférence à SNU

Aujourd'hui, c'était le grand jour, le jour de la conférence à Seoul National University. Nous étions quatre membres de notre laboratoire invités : Rottanak et Setha, deux de nos collègues cambodgiens, et puis Fred et moi. Séoul National University, c'est la plus grosse université de Corée, à la fois l'équivalent de notre École des Mines et de notre Sorbonne regroupées. Une très grosse université donc, qui accueillait aujourd'hui la conférence de la "Korea Intelligent Information System Society", avec comme thème :  "Intelligent Analytics for Enterprise".
Le bouquin de la conf
Ça faisait un moment que nous nous y préparions, et pour tout vous dire, je ressors plus ou moins le même Powerpoint depuis Août dernier, et chez Fred bien qu'il ait changé de données entre temps, les idées sont les mêmes depuis un moment. Il était donc temps qu'elle arrive cette conférence.
Jusqu'à hier, l'organisation de cette conférence était très floue. Professor nous avait recommandé il y a deux semaines de lui envoyer nos Powerpoints afin qu'il puisse les relire et les valider, mais nous n'avons jamais eu de retour. En revanche, nous avons appris cet après-midi que nos collègues coréens avaient fait répéter nos collègues cambodgiens Lundi et Mercredi. Peut-être que je vois le mal partout et qu'ils ont aidé les Cambodgiens parce qu'ils étaient aussi en auteur de leurs papiers et pas des nôtres que nous avons écrits sans avoir vraiment de retours de nos collègues ou de Professor à part pour les titres. Finalement j'ai eu de la chance d'avoir eu un coup de main de Sonia à l'Eisti.
Le suspense était donc immense hier soir lorsque nous avons appris que Rottanak et Setha partiraient tôt le matin, Rottanak pour recevoir le prix qu'il a eu pour son papier et Setha pour l'accompagner et prendre les photos. Avec Fred, ayant la flemme de nous lever à 6h du matin pour un passage à 13h30, nous avons opté pour un départ différé, avec arrivée vers 11h30 à SNU au lieu de 8h30. Suspense également, personne ne savait également si notre Professor allait venir ou pas.

Le Fail était déjà grand ce matin parce qu'il n'a pas vraiment arrêté de neiger depuis notre dernier billet de Mercredi. Séoul et Incheon, et peut-être la Corée en général se sont transformés en une gigantesque patinoire où ton risque de sa casser la gueule à tous les coins de rue. Ajoutez à ça le vent et la neige et je vous laisse imaginer à quel point nous pouvions nous geler dans nos beaux costumes, malgré les manteaux par dessus. Le pantalon de costume tient tout de même nettement moins chaud que le jean, et surtout il se salit beaucoup plus facilement quand on marche dans la neige fondue noirâtre qu'il y a en ce moment sur les routes. La journée a d'ailleurs bien commencé quand Fred a chu en sortant du bus. Heureusement il ne s'est rien cassé et les dégâts sur le pantalon de costumes ont été limités.
Si certains se demandent, les chauffeurs bus coréens conduisent toujours comme des fous malgré la neige, avec une nuance quand même, ils utilisent beaucoup plus le klaxon.

Dans la suite du périple et après le trajet en métro, puis en bus jusqu'à SNU, il a fallu traverser le gigantesque campus en survivant au blizzard et aux plaques de glaces sournoises. Précisons que le campus de SNU est entre deux petites montagnes et il y a donc des pentes et des escaliers verglacés un peu partout. La merveilleuse température extérieure de -6°C, -15°C ressentis avec le vent n'a pas aidé non plus. Ceci dit, pas de doigt ou de doigt de pied à amputer ce soir, même si nous avons eu bien froid.
SNU sous la neige 1
SNU sous la neige 2
Avec le blizzard, nous n'avons pas pris beaucoup de photos de SNU, juste les deux postées au-dessus pendant une accalmie le midi.
A SNU nous avons retrouvé Rottanak et Setha pour le repas du midi qui nous était offert par la conférence. Au menu noodles, ce qui est également un piège vicieux quand on ne veut pas faire de tâches sur son costume ou sa chemise. Pas de catastrophe à déplorer pendant le repas. 

Après avoir survécu au verglas, au blizzard et au noodles, l'heure est finalement arrivée de se préparer à présenter notre travail. C'est à peu près à ce moment que nous avons appris que Professor ne viendrait finalement pas. Personne donc pour voir nos beaux costumes, le mien expédié depuis la France pour l'occasion, ou encore les chaussures qui font mal aux pieds de Fred, même si ayant les doigts de pieds congelés il n'a pas senti la douleur.

Pendant un moment, je me suis demandé pourquoi on m'avait groupé avec Rottanak, Fred et Setha sous le sujet "Data Mining", alors qu'il y avait une section "Optimization" qui collait quand même beaucoup mieux avec mon sujet. Et puis, en lisant le planning de la conférence, nous avons compris que nous avions été mis ensemble parce que nous allions tous parler en anglais et que la quasi-totalité des autres présentations se feraient en coréen. Ainsi, les coréens étaient avertis : En salle de conférence B1, ça va parler tout en anglais !
Le résultat de ce groupement était prévisible, alors que les autres salles se sont remplies, nous nous sommes retrouvés à 10 dans la notre : Nous 4 à présenter, le professeur coréen encadrant, un assistant technique, 3 présentateurs de la session suivante, et un doctorant qui était intéressé par les systèmes de recommandations.
Effet secondaire de ce planning, que des questions bateaux pour moi, les gens de Data Mining n'ayant pas grand chose à dire sur de l'optimisation, et pas de questions du tout pour Frédéric qui est passé en dernier après Setha et Rottanak. Comme ils étaient tous les trois sur des sujets qui se recoupaient, ce sont Rottanak et Setha qui ont eu les questions, la source des questions était donc tarie lorsque Frédéric a présenté son travail, ou alors en dehors du doctorant et du professeur encadrant, les autres étaient trop terrorisés pour poser une question en anglais. C'est un peu ces jours là qu'on regrette de ne pas avoir un meilleur niveau en coréen.

La conférence est passée, c'est l'essentiel, tout ce qui comptait c'était de la faire afin de remplir les prérequis académiques. Après nous aurons peut-être la chance dans deux semaines de recevoir des nouvelles de la conférence pour pouvoir publier en journal via la même association. 
Une photo dans la salle
Une autre toujours dans la salle
Après la conférence, plutôt que de rentrer directement à Incheon, nous avons choisis de partir à la recherche d'une boulangerie et d'un café dans le quartier français de Sorae Maeul qui n'est pas trop loin de SNU. Au départ c'était notre plan de fuite pour s'éviter l'heure de métro en tête à tête avec Professor à parler de la météo faute de trouver un sujet plus intéressant. C'est difficile à expliquer, mais nous sommes toujours un peu mal à l'aise quand on se retrouve coincés avec lui et qu'il faut trouver un sujet de conversation pas trop pourri. Même en son absence, l'appel du pain au chocolat a fait que nous nous y sommes tenus.
Nous avons craqué pour une pâtisserie à côté de la station SinBanpo, pâtisserie Franco-coréenne : proprio coréen, mais tout écrit en français dedans, sans doute à cause de la proximité avec le quartier français et donc la présence d'une clientèle potentielle. Fred a pris une pâtisserie au chocolat et amandes et moi un bête pain au chocolat. 
En nous posant dans le StarBucks de Sorae Maeul, nous avons eu la mauvaise surprise de tomber sur la sortie du Lycée Français de Séoul et sur un groupe de secondes particulièrement agités et bruyants. Ils n'ont pas tout a fait réussi à faire tourner chèvre les deux serveurs coréens, mais ils ont essayé. Et bien évidemment, ça ne parlait pas du tout coréen. Pendant un moment, nous nous sommes demandés si nous étions devenus deux vieux cons, ou s'il y avait vraiment motif à les étrangler. Par chance (ou pas), c'était plein à l'intérieur et nous nous sommes donc retrouvés en terrasse dans le froid. Toujours est-il que s'ils avaient fait un tel bazar à l'intérieur, nous aurions probablement fait une remarque. Nous nous sommes juste ignorés, faisant aussi mine de ne pas savoir que ça parlait français aux deux tables et que nous pouvions donc entendre les conneries et amabilités dites en français à la table voisine. Pour ajouter un peu au Fail de la journée, nous avons bu une boisson froide à plus de 5000 wons (3.8€) dehors et dans le froid.

Nous sommes donc contents d'être rentrés ce soir, et la bonne nouvelle vient d'arriver par KakaoTalk, il n'y aura pas séminaire demain matin.

mercredi 5 décembre 2012

Blizzard sur Incheon

Nous en avons parlé depuis plusieurs articles maintenant, la température s'est sérieusement rafraichie ces derniers temps. Hier nous avons même reçu nos factures de gaz de Novembre, multipliée par 6 par rapport à Octobre parce que nous avons été contraints d'allumer le chauffage, qui marche au gaz. 
Bref, nous nous y attendions depuis quelques jours, et bien c'est arrivé : il neige et pas qu'un peu.

Nous avions déjà eu quelques flocons dans la nuit d'avant-hier à hier, mais aujourd'hui, ça tombe bien ! Fred avait fait la remarque ce matin qu'il faisait un poil moins froid et que le ciel était blanc, ça n'a pas loupé, vers 11h la neige s'est mise à tomber dehors. Nous avons été alertés par un attroupement aux fenêtres du laboratoire et par nos collègues Indonésiens qui n'avaient jamais vu de neige.

Sans plus tarder quelques photos sous la neige. Il faut dire que nous avons été un peu pris par surprise à la pause de midi.

INHA sous la neige
Dans les rues entre INHA et l'appartement
Fred, qui avait tout prévu
Moi, avec un parapluie qui ne protège pas tellement
Devant l'appart
Dans notre rue

Il neige maintenant depuis un peu plus de 2h, et ça risque de durer jusqu'à la fin de la semaine. Nous espérons malgré tout ne pas trop nous geler pour aller à la conférence vendredi.
Nous avons hâte de savoir si les transports en commun coréens marchent aussi mal que les transports en commun français quand il neige !

Re-Fred derrière l'immeuble en route pour INHA
La Grande rue menant à INHA
Les toits d'Incheon, vus du laboratoire

lundi 3 décembre 2012

Chroniques de la Corée - 8ème épisode : Fail En Cuisine, le retour!

Vous vous rappelez probablement si vous nous suivez depuis longtemps que nous avions déjà fait des expériences culinaires hors du commun avec un gâteau au chocolat fait à la poêle, un périple dont tous les détails sont donnés dans cet article.
Il n'a pas été mentionné que nous avions fait à nouveau cette expérience en Novembre, en étant cette fois plus vigilant sur la cuisson. Comme les photos n'avaient pas été postées, j'en profite pour vous les faire partager maintenant. Vous pouvez voir que c'était déjà plus un succès que le 1er, et qu'en plus on avait tenté d'améliorer la présentation.



Bon appétit!
Mais cette fois alors que la recette au chocolat était désormais maitrisée et perdait donc de son intérêt (oui oui, avec Jérémie nous recherchons de l'action et des sensations fortes, situation bien représentée par cette magnifique image photoshoppée), nous avons donc pris l'initiative d'un nouveau gâteau à la poêle. Après quelques recherches, nous avons trouvé la recette suivante :

  • 125 g de farine
  • 50 g d'amandes en poudre
  • 1 cuillère à café de levure chimique  
  • 3 œufs
  • 150 g de sucre en poudre  
  • 100 ml de lait
  • 60 ml d'huile d'olive
  • 1 cuillère à soupe d'eau de fleur d'oranger 
  • 1 cuillère à café d'extrait d'amande amère 
  • 3 pêches mûres 
Comme vous vous en doutez,  on a fait une croix sur la fleur d'oranger en Corée, et aussi sur l'extrait d'amande amère. Quand au pêches mûres, on s'est contenté de pêches en conserve, ça faisait très bien l'affaire.
C'est parti pour les étapes donc! 

1. Mélanger les ingrédients secs : farine, amandes et levure.  
Jusque là, pas trop de problème, on a remplacé une nouvelle fois la mesure en "grammes" par "en verre du magasin DC". 125g de farine faisant un verre complet et 150g de sucre remplissant un demi-verre approximativement.  

2. Dans un autre récipient, mélanger les œufs avec le sucre jusqu'à ce que le mélange blanchisse légèrement. Ajouter le lait, l'huile d'olive, la fleur d'oranger et l'extrait d'amandes amères.  
Comme on manquait de fleur d'oranger et d'extrait d'amandes amères, on a décidé d'ajouter du sirop contenu dans la conserve des pêches pour donner plus de goût. 

3. Incorporer la préparation humide à la sèche et mélanger.

4. Eplucher les pêches et les découper en gros morceaux.
Pas trop difficile non plus vu qu'on avait que des pêches en conserve.

Jusque là donc, hormis l'omission de quelques ingrédients tout allait pour le mieux!


5. Faire chauffer un peu d'huile dans une poêle au revêtement anti-adhésif, verser la préparation de gâteau et ajouter les pêches afin de bien les répartir.

 

6. Laisser cuire à feu doux pendant 20 min, recouvert. 
C'est là que ça a commencé à échouer. En sachant que pour le gâteau au choco on faisait un retournement de gâteau à 9min, on s'est dit que ça allait cramer. Mais soit, nous avons choisi de suivre la recette à la lettre.

7. La préparation doit être bien prise pour la retourner et la laisser cuire encore 5 min.
Si vous avez lu l'article de la dernière fois, vous savez déjà que précédemment nous avions retourné le gâteau dans une assiette puis dans une autre poêle. Mais depuis notre technique avait eu moult améliorations ! Nous étions en possessions de 2 poêles identiques pour cet essai, ce qui diminuait fortement les chances de fail lors du retournement! Et en effet, tout s'est bien passé, sauf au moment de regarder la face cuite du gâteau, lorsque nous avons vu... ça

Trololo recette!!
On s'en doutait mais aucune odeur de brulé ne s'était échappée donc nous n'avons pas cru bon de retourner plus tôt.. En tout cas le côté poêle avait bien pris chaud! Bref nous avons laissé cuire 5 minutes de l'autre côté, qui a tout de même eu un aspect plus présentable.

Vu comme ça on pourrait croire à un pancake géant mais non...
Après un peu de temps au frigo et la dégustation, on s'est rendu compte qu'il n'était pas si raté que ça finalement -un très très léger goût de brulé quand même d'un côté.

Vue de l'intérieur
La prochaine fois sera sûrement meilleure, vu que nous commençons maintenant à devenir experts en cuisson à la poêle. Puisque nous parlons cuisine, Jérémie et moi-même commençons cruellement à mourir d'impatience de revenir en France et remanger à nouveau du vrai pain/fromage/chocolat et autres... Dans moins de 3 semaines nous serons de retour pour un peu de temps !

dimanche 2 décembre 2012

Des licornes en Corée du Nord

Alors que ce matin vient de tomber l'annoncer que la Corée du Nord va très prochainement lancer une nouvelle fusée, entre le 10 et le 21 Décembre a dit l'agence spatiale nord-coréenne, je vous rédige un petit billet sur un sujet un peu plus léger : La découverte d'une ancienne tanière de licornes en Corée du Nord.

La très sérieuse, unique et inimitable chaine nord-coréenne KCNA qui habituellement se cantonne à la météo, aux exploits du Dear Leader, et aux menaces de la détruire la Corée du Sud et les Etats-Unis, a fait il y a quelques jours cette annonce un peu loufoque (même venant de la Corée du Nord) : Des Archéologues nord-coréens confirment avoir retrouvé un site antique où vivait la licorne que le roi Tongmyong (fondateur du premier royaume de Corée) aurait chevauchée pendant son règne entre 59 et 19 avant JC.

Image empruntée au Guardian, représentant la fameuse licorne de Corée du Nord
KCNA insiste et signe en nous expliquant que la fameuse tanière des licornes se trouve en plein milieu de Pyongyang à seulement 200 mètres d'un temple. La chaine ajoute même que l'endroit est très clairement indiqué par une pierre rectangulaire dont on estime qu'elle date de la période Goryo (918-1392 après JC) et sur laquelle on peut lire de façon très claire "Tanière des licornes". 

Cette nouvelle prouve donc l'infinie supériorité de la Corée du Nord sur la Corée du Sud, puisque ce sont eux qui ont les licornes.

Kim Jong Eun avec une licorne

http://www.kcna.co.jp/item/2012/201211/news29/20121129-20ee.html
Ou si vous ne voulez pas aller sur l'internet de la Corée du Nord :
http://www.guardian.co.uk/world/2012/nov/30/unicorn-lair-discovered-north-korea