Aujourd'hui nous sommes enfin sortis de la période des examens. Nous ne savons pas encore si ça a été un succès, mais tous les partiels sont terminés et nous avons rendu le dernier rapport vendredi soir. Il n'y a donc plus qu'à attendre les notes. Pour nous, c'est donc le début des "vacances", même si certains de nos camarades ont encore des partiels la semaine prochaine.
Ceci dit, "vacances" à INHA University ou en tant que coréen est un mot qui a un sens très particulier. Il n'y a pas de vacances en Corée, c'est inconcevable ! Pour les étudiants en master : ça veut dire qu'on va pouvoir concentrer nos efforts sur la lecture de papiers scientifiques très puissants et sur la rédaction d'articles de conférence, afin de présenter le tout pendant les séminaires qui vont bien évidemment continuer pendant les vacances. Ici on ne s'arrête pas de travailler parce que c'est les vacances.
J'ai posé quelques questions bêtes au labo, par exemple je voulais savoir si certains partaient en vacances cet été, on m'a répondu que le professeur accordait en général une semaine de vacances (allez déjà comprendre pourquoi il faut lui demander son avis sur la question en période de vacances scolaires), mais que plus d'une semaine pouvait être très mal vu et provoquer un incident diplomatique. A la question de ceux qui voulaient prendre un job d'été, comme c'est le cas pour deux de nos collègues Cambodgiens, il faut qu'ils viennent travailler au laboratoire l'après-midi et en début de soirée, sinon ça ne va pas. L'excuse du décès d'une lointaine arrière grand-tante nous obligeant d'urgence à quitter le laboratoire et à prendre l'avion est donc une idée possible pour camoufler nos vacances ... Good morning Japan !
Les seules modifications notables sont que les séminaires seront prochainement décalés au vendredi soir au lieu du samedi matin, et que nos collègues ont commencé à alléger leurs horaires, poussant parfois jusqu'à ne pas revenir au laboratoire après le repas du soir.
Ce matin, c'était donc peut-être notre dernier séminaire du samedi avant la rentrée début Septembre. Le jour de celui de la semaine prochaine n'est pas encore décidé.
Ayant fuit entre la fin du séminaire et le début du repas de famille (le laboratoire est une seconde famille avec notre professeur comme patriarche bienveillant), j'ai laissé Frédéric un peu dans l'embarras à devoir expliqué pourquoi je n'étais plus là un samedi à 13h. Nous avons fait simple et la version officielle n'a pas été déformé : j'avais autre chose de prévu tôt dans l'après-midi sur Séoul.
Et effectivement j'avais déjà planifié mon week-end, et comme notre professeur nous l'avait fait remarqué en Février, en occident on n'a pas vraiment l'habitude de travailler le week-end ou de donner priorité sur notre temps libre pour des activités liées ou même vaguement liées à notre travail. Le séminaire, nous n'avons pas vraiment le choix, au moins d'un point de vue diplomatique, mais pour le reste en tout cas en ce qui me concerne, si autre chose est prévu sur un week-end, c'est prioritaire sur les activités liées au laboratoire.
Justement, mon planning de ce week-end :
- De la Proleague Samedi après-midi
- L'après midi de Dimanche à Bupyeong avec Ka-Yeong, qui travaille activement à l'amélioration de mes compétences linguistiques et plus encore.
Sortie de la gare de Yongsan, sous le Yongsan Stadium |
Je devais donc être cet après midi à 13h30 à la sortie 3 de la gare de Yongsan (en plein milieu de Séoul) afin d'y retrouver deux inconnus rencontrés via le site de Team Liquid, et eux aussi venus pour la Proleague. Comme c'est la Corée, tout le monde était en retard, moi y-compris et nous ne nous sommes trouvés que vers 13h45. Je pensais tomber sur deux occidentaux, et en fait oui et non ! Un américain d'origine coréen, et un anglais coréen du côté de son père et Xel'Naga du côté de sa mère (ou un truc compliqué dans ce goût là). L'américain parlait couramment coréen, mais l'anglais pas tellement plus que moi. C'est d'ailleurs extrêmement curieux quand quelqu'un que tu pensais être juste un coréen au milieu des coréens s'adresse soudainement à toi en anglais Britannique avec un fort accent Londonien et te dit qu'il s'appelle Mike. Nos différents accents ont d'ailleurs causé quelques problèmes mineurs de communication, et pas que mon accent français, mais ça a aussi été l'occasion de lancer quelques vannes sur les anglais et de revisiter les clichés sur les français et les américains. Forcément, quand on met dans la même pièce un américain, un anglais et un français, ils ne peuvent que se moquer les uns des autres. On notera quand même que Tae-geun notre ami américain et organisateur de cette sortie s'est vengé dans la soirée de notre coalition franco-britannique, en tentant de nous tuer avec un Bukumbap of the doom ultra-épicé (riz sauté coréen, qu'on a pris ce soir en barbecue), qui nous a fait pleurer Mike et moi. Ça ne m'a pas empêché une vanne sur le fait qu'en tant qu'anglais, la nourriture étrange et immangeable pour le commun des mortels ne devrait pas lui poser de problème. Mes boyaux sont toujours en feu au moment où j'écris ces lignes et mon anus va sûrement me rappeler ce plat demain matin.
Mais revenons donc à la Proleague. C'est le tournoi historique de Starcraft en Corée du Sud, encadré par la Kespa et qui joue encore du Broodwar, même si la transition vers Starcraft II avec deux ans de retard est en cours. Vous allez me dire : pff encore un truc de geek et où il n'y a que des étrangers et pas de coréennes. Et bien pas du tout. Il est vrai qu'à la GSL c'est 60% d'étrangers (comprendre occidentaux) et 20% de filles pour 80% de mecs. A la Proleague il n'en est rien ! 90% de filles ! 90% de coréennes hystériques parfois à la limite de l'orgasme face à une simple apparition d'un joueur de Brood War. Certaines étaient au bord de l'évanouissement quand Bisu est apparu. Quant aux étrangers, après le départ de l'attaché de l'ambassade de Norvège avec qui nous avons un peu discuté en début de set, j'étais le seul non-asiatique dans la salle.
Une photo avec la mascotte de l'équipe SK au fond |
Ce premier après-midi de "vacances" fut aussi l'occasion de discuter avec deux autres étrangers d'origine coréenne (aucun des deux n'a gardé la nationalité coréenne) et d'échanger un peu sur nos expériences en Corée et les différences culturelles rencontrées. Par exemple le contraste entre les coréens et coréennes qui ont gardé la mentalité ultra-conservatrice et prude du pays et ceux et celles qui sont plus occidentalisés, voir sont tombés dans des extrêmes un peu à la japonaise, ou encore la folie du travail en Corée.
Une journée bien remplie donc, très différente de celle qui s'annonce demain, mais très sympa quand même et qui a l'avantage d'être racontable.
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